Derrière le tapis rouge déroulé mardi soir pour le président Xi Jinping, se cachent les horreurs propres aux dictatures : répression des opposants, torture, et trafic d'organes. Les Tibétains, les Ouïghours et les adeptes de falun gong subissent encore de violentes persécutions, orchestrées par une Chine convoitée pour son économie florissante.
« Les moines en viennent à s'immoler par le feu, ce n'est pas rien ! » Namgyal a quitté Nyan, sa ville natale, il y a deux ans. Ce Tibétain de 38 ans vit à Paris, mais il a tenu à venir protester à Lyon, en marge de la visite du président chinois Xi Jinping. « On ne peut pas posséder une photo du Dalaï Lama, sinon, ils vous harcèlent et vous battent » raconte-t-il. « Ils » ce sont les autorités chinoises, qui procèdent à des perquisitions arbitraires, la nuit, dans les maisons tibétaines. La famille de Namgyal, restée au Tibet, est toujours victime de pressions. « Au téléphone, je ne peux pas avoir de vraie conversation parce qu'ils nous écoutent et coupe la ligne. » Alors, l'important pour Namgyal, c'est que son message soit bien compris. « Le Tibet n'est pas une partie de la Chine. Nous n'avons rien contre le peuple chinois, nous devons parler avec eux. Nous ne voulons pas l'indépendance pleine et entière. Nous voulons juste vivre en paix avec la Chine. »
Ville bunkerisée, démocratie oubliée
A l'initiative de Patrick Bonnassieux, une cinquantaine de défenseurs des droits de l'Homme se sont donc réunis place St Jean, hier après-midi. « On avait fait la demande pour la place Antonin Poncet, la place Bellecour, ou les Jacobins » explique cet homme, dévoué à la cause tibétaine depuis que le Dalaï Lama reçut le prix Nobel de la Paix, en 1989. « Les services de police nous ont signalé qu'il n'y aurait pas de manifestation parce que la zone serait sous périmètre de sécurité. » Ville bunkerisée, jour ouvré et météo capricieuse, autant de facteurs qui amoindrissent les chances de rassembler. « Il est essentiel qu'il y ait un point de protestation dans la ville où le président chinois rend visite » estime toutefois Patrick Bonnassieux. « C'est une manifestation pour la démocratie en Chine en général. » Car les Tibétains ne sont pas les seules cibles du régime chinois. Peuple de confession musulmane vivant au nord-est du pays, les Ouïghours font aussi l'objet de persécutions. En réponse, certains se radicalisent, en témoigne la tuerie de la gare de Kunming, le 1er mars dernier.
Falun gong et trafic d'organes
De même, les nombreux adeptes du falun gong, plus connu sous le nom de taï chi, continuent d'alimenter les prisons chinoises. En s'adonnant à cette pratique corporelle et spirituelle séculaire dans les parcs, les Chinois se placent automatiquement dans le viseur des autorités. Après avoir été encouragé par l’État dans les années 70, le falun gong est devenu une menace, une superstition religieuse à même de fédérer contre ses intérêts. Le dirigeant communiste Jiang Zemin lance alors une violente répression contre le falun gong en 1999. « Cela renouait avec la culture ancestrale détruite pendant la Révolution culturelle » explique Hélène Panzera, responsable de l'antenne lyonnaise de l'association Falun Gong France. « L'Etat a lancé une campagne de diffamation pour nous présenter comme sectaires, et pouvoir justifier de tous les crimes qu'il y a eu après. » Tortures, lavages de cerveau, arrestations de familles entières et trafics d'organes. « C'est difficile mais il y a des enquêtes, du recoupement d'informations... On sait qu'il y a eu une augmentation de nombre de prélèvements d'organes et de greffes offertes à bon prix » confie la responsable. « Un organe, là bas, vous l'avez en 15 jours, 3 semaines. Ici, il faut 2 à 6 ans. »
Malgré la mainmise de l’État chinois sur les médias, ces informations sont parvenues jusqu'aux oreilles du Parlement européen. Une résolution a ainsi été adoptée, le 12 décembre dernier, demandant l'arrêt des prélèvements d'organes sur les prisonniers d'opinion en Chine, ainsi que l'ouverture d'une enquête neutre. Pékin refuse. Ce qui n'empêche pas la France de célébrer en grande pompe le 50e anniversaire des relations franco-chinoises, avec de juteux contrats à la clé.
Bonjour.18 milliards, voilà une belle somme pour acheter le silence des biens pensants socialistes français qui avaient aboli la peine de mort en France et qui ferment les yeux sur les condamnations en Chine, le non respect des droits de l’homme que nous rabattent les oreilles ces donneurs de leçons qui se vantent tant de les vouloir faire respecter. Après tout les communistes ne sont-ils pas leurs frères de luttes ; ils en auront toujours besoin malgré les divergences d’opinion qu’il peut y avoir dans un couple ; l’union de la gauche n’est jamais bien loin ; elle couve comme la braise, prête à se rallumer à la moindre brise.Eng. LAFERRIERE