Six à dix voix de droite ont manqué à François-Noël Buffet à l’élection de la présidence du Grand Lyon, mercredi. Depuis, une question revient : qui a fait défaut à son camp ?
"C'est comme au Cluedo : tout le monde est suspect." Au lendemain de la réélection de Gérard Collomb à la tête du Grand Lyon, les uns et les autres refont les comptes, incrédules. Le scrutin promettait d'être serré : le président sortant a pourtant écrasé son challenger de 34 voix d'avance.
“Ces petites magouilles éclatent au grand jour”
François-Noël Buffet accuse le coup, injoignable au lendemain du vote. "Je suis comme Chirac en 95 : avec des couteaux dans le dos et je trouve que ça pique", nous avait-il confié au sortir de l'hémicycle, mercredi soir. "Il est écœuré. Il était plus que déçu, amer d'avoir été trahi dans toutes les largeurs", souffle un collaborateur."En 2001, poursuit ce dernier, il y avait eu des trahisons individuelles de gens qui étaient allés à la soupe. Là, c'est plus organisé, plus massif."
"On n'est pas dans le flou antérieur : cette fois, les conseillers étaient fléchés. Ces petites magouilles éclatent au grand jour. Les électeurs avaient donné mandat aux élus, pour une stabilité fiscale, pour moins de densité, pour une autre gouvernance. Je me demande comment des élus de droite qui ont voté Collomb pourront regarder leurs électeurs dans les yeux", fulmine Philippe Cochet, président départemental de l'UMP. Yann Compan, élu à Bron, signale avoir déjà des réactions d'électeurs désabusés.
La main de Mercier ?
Sur le papier, le maire d'Oullins pouvait compter sur 43 à 45 conseillers UMP, une douzaine d'élus UDI et une part des 25 élus Synergies. Bien que très majoritairement de droite, ces derniers étaient nombreux à accuser l'UMP d'avoir envoyé des candidats contre eux aux municipales. À quelques jours de l'élection au Grand Lyon, ils promettaient de se le rappeler... Dans l'entourage de François-Noël Buffet, on estime qu'un tiers de ces petits maires ont voté pour le candidat de droite. Il manque donc six à dix voix, qui se sont perdues dans l'isoloir. Des noms circulent, chacun a son idée sur la question. Sur Twitter et Facebook, les élus s'empressent de s'indigner… pour mieux se disculper.
"C'est une trahison organisée, planifiée, à échelle industrielle", tempête Philippe Cochet. Selon lui, "une part non négligeable de l'UDI a voté pour Gérard Collomb". Si les centristes lyonnais, élus sur une liste d'union UDI-UMP, semblent être restés fidèles à leur camp, il n'en va pas forcément de même dans l'agglomération. Faut-il y voir la main de Michel Mercier, coauteur avec Gérard Collomb de la métropole ? "Les 100 millions qu'il a obtenus chaque année [de dotation annuelle, qui sera versée par la métropole au nouveau conseil général du Rhône, NdlR] doivent bien peser quelques voix", persifle un responsable UMP. "Il n'y a pas besoin de Mercier, ils y sont allés tout seuls", répond Denis Broliquier, qui rappelle que plusieurs, à l'instar de Jean-Luc da Passano et Roland Crimier, appartenaient déjà à l'exécutif de Gérard Collomb.
L’UMP a-t-elle fait le plein ?
"Je pense qu'il y a des voix qui manquaient aussi à l'UMP", renchérit Christophe Geourjon. Lucien Barge et Jean-Pierre Calvel ont en effet fait partie de l'exécutif sortant. Et le filloniste Buffet n'a peut-être pas été soutenu par tous les copéistes du département… Hors de Lyon, Gérard Collomb n'est pas perçu comme un adversaire socialiste, et certains se sont peut-être empressés de voler au secours de la victoire.
La clé de l'énigme pourrait être bientôt trouvée. "Attendons de voir la tête des prochains vice-présidents, pour voir qui sera récompensé", suggère Denis Broliquier.
et l'électeur de base qui a voté massivement pour changer de gouvernance, comment ne peut il pas se sentir trahi ?vite vite que la présidence de la métropole soit élue au suffrage direct mais pendant ce temps, le poutine de service encaisse et règne sans aucune démocratieet pourtant ce mec se dit socialiste, mais il oublie de préciser qu'il l'est par corruption
On verra les résultats au suffrage direct... Qui sait, peut-être que Collomb sera encore élu en 2020...
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Le Maire de JONAGE soutenu par l'UMP se vantait d'avoir voté pour G. Collomb au dernier mandat . Il était d'ailleurs vice président. Or n'ayant pratiquement pas réalisé de travaux voierie durant 6 ans ,comme par enchantement les 3 derniers mois du mandat le grand Lyon s'est activé dans la commune avec une grande ferveur Il a été réélu . Cherchez l'erreur?
monsieur Cochet découvre les méfaits de l'Udi mais il s'allie avec eux à Caluire et Cuire et les fait rentrer au conseil municipal.....
On est dans le jeu politicien. Ne serait-il pas judicieux de réserver les mots 'trahison' et 'traitres' à des situations vraiment dramatiques ?