La région Rhône-Alpes a adopté, jeudi 17 avril, son scénario 2050 pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Tous les secteurs seront mis à contribution. Tour d’horizon des moyens imaginés par nos conseillers régionaux, secteur par secteur.
Pour diminuer de 75 % nos émissions de gaz à effet de serre en Rhône-Alpes d'ici à 2050, le conseil régional a adopté hier son scénario, appelé “schéma régional Climat Air Energie” (SRCAE), déclinaison locale des lois Grenelle 2 et des engagements internationaux de la France.
Les élus, emmenés par l'écologiste Benoit Leclerc, ont imaginé un modèle permettant d'économiser 17,04 millions de tonnes de CO2 entre 1990 (date de référence) et 2050 (date où les objectifs devront être atteints).
Les groupes socialistes, Europe Ecologie-Les Verts, les radicaux de gauche et le Front de gauche ont voté pour. Les groupes Union de la droite et du centre (UMP, UDI et Divers droite) ont voté contre, dont le maire de Chamonix, Eric Fournier, ainsi que les élus Front national.
50 % d’énergies renouvelables dans l’industrie
L'industrie et les déchets, premiers émetteurs de CO2 en Rhône-Alpes (13,447 tonnes émises en 1990) devront abaisser de 62 % leurs émissions de gaz à effet de serre, selon le scénario retenu. Les élus leur recommandent de "renouveler" leurs installations, en prenant en compte "les meilleures technologies et les principes d'éco-conception et d'écologie industrielle". La mise en place de "récupération énergétique", "le développement de la cogénération et du recyclage" sont préconisés et devront être "étendus aux PME, en recherchant des approches collectives". Enfin, les industries et les usines de traitement des déchets devront abandonner le recours aux énergies fossiles, la part des énergies renouvelables devra atteindre 50 % dans ces secteurs d'ici à 2050. Le SRCAE vise une consommation d'énergie divisée par 2,25 dans ces secteurs entre 2010 et 2050.
40 % de véhicules électriques
Le deuxième contributeur le plus important, les transports (12,969 millions de tonnes émises en 1990) devra abaisser de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. Parmi les solutions préconisées, la diminution des vitesses automobiles de 20 km/h sur l'ensemble des routes est retenue, tout comme l'amélioration des performances des véhicules, qui devront diviser par 4 leur émissions de CO2, et le recours à 40 % de véhicules électriques notamment. Le transport routier de marchandises devra être abaissé de 35 % entre 2005 et 2050, au profit du transport fluvial (multiplié par 3) et du ferroviaire (multiplié par 5). Le scénario régional retient également une baisse du trafic aérien, en particulier des échanges régionaux et liés au fret.
66 % d’habitants en zone urbaine
Concernant le logement, quatrième émetteur de CO2 (7,368 millions de tonnes émises en 1990), le secteur résidentiel devra abaisser ses émissions de 60 % en 2050, notamment par un abandon progressif et total de l'utilisation des produits pétroliers dans les systèmes de chauffage. En 2050, l'ensemble du parc de logement devra être rénové. La part des maisons individuelles dans la construction neuve devra être abaissée au profit d'une densification de l'habitat en milieu urbain (66 % des citoyens de Rhône-Alpes devront habiter en ville en 2050 contre 63 % en 2020). Les constructions neuves passives devront être généralisées en 2020.
40 % d’engrais azotés en moins dans les champs
Le secteur agricole, troisième contributeur avec 7,635 tonnes de CO2 émises en 1990, devra abaisser ses émissions de gaz à effet de serre de 36 % en 2050, c'est la plus faible baisse relative retenue dans le SRCAE. En 2050, les exploitations agricoles devront être au maximum "indépendantes énergétiquement", la moitié de leurs consommations énergétiques devront être issues d'énergie renouvelables. La consommation d'énergie liée à l'agriculture devra être réduite de 29 % entre 2005 et 2050. Les conseillers régionaux parient sur "une forte évolution des habitudes alimentaires" liée aux "nouveaux impératifs de santé publique", pour atteindre un "modèle agricole différent" en 2050. La baisse des engrais azotés est estimée à 40 % par rapport à 2005. Enfin, les conseillers régionaux souhaitent maintenir les surfaces agricoles utiles au niveau de celles de 2005.
62 % de baisse dans le tertiaire
Dernier secteur retenu et le moins polluant, le tertiaire avec 3,781 millions de tonnes de CO2 émises en 1990. Il devra abaisser de 62 % ses émissions d'ici à 2050. Mais le scénario ne précise pas comment. On imagine qu'il devra appliquer un mélange des normes dédiées au logement, à l'industrie et aux transports, en généralisant au maximum une économie de proximité, dans des locaux passifs, en utilisant des énergies renouvelables.
À noter que le scénario voté par le conseil régional ce jeudi pour diminuer nos émissions de CO2 n'est pas contraignant, il s'agit seulement de recommandations. Par ailleurs, il manque encore 5,88 millions de tonnes de CO2 à trouver pour atteindre l'objectif d'abaissement de 75 % des émissions d'ici à 2050. Les discussions doivent se poursuivre à la région pour atteindre cet objectif.
Dès qu'il s'agit de faire plus que de planter des géraniums et de mettre deux bacs de tris sélectifs, on voit bien que l'écologie n'est pas du tout de droite...http://bruitdevert.fr/2014/04/lecologie-est-elle-de-droite-ou-de-gauche/
Il est effectivement plus que temps de prendre ce problème à bras le corps. Mais hélas, j’ai peur qu’en en restant au stade des recommandations, cela n’ait aucun effet ou presque.Également, dommage que rien dans ce schéma ne préconise de baisse des consommations ! C’est pourtant la seule solution viable de long terme. Remplacer par du renouvelable, oui, mais sans baisse important de la consommation, cela ne changera pas le fond du problème.
Gemini mon petit le terre a de plus en plus d'habitants tu penses sérieusement que tes camarades gochistes verts et autres vont régler le problème?