Le gouvernement français a annoncé mercredi des mesures pour lutter contre les filières djihadistes. Pour Michel Younès, directeur du Centre d'Etudes des Cultures et des Religions (CECR) à Lyon, l'enseignement est l'une des armes afin de combattre le fondamentalisme.
Pour tenter d'enrayer un maximum de départs vers la Syrie (entre 500 et 700) , le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve souhaite que les parents de mineurs puissent alerter facilement et rapidement les autorités grâce à la mise en place d'une plateforme en ligne. Il veut également renforcer l'action des services de renseignement dans le but de démanteler les filières.
A Lyon cela fait un an et demi que l'on forme des imams. Cet enseignement initié par la faculté de droit de Lyon 3, l'université catholique et la Grande mosquée de Lyon ce fait en parallèle avec le diplôme universitaire "Religion, liberté religieuse et laïcité ". Michel Younès à l'origine de cette formation, loue cette initiative et aimerait aller plus loin.
"je pense qu'il y a plusieurs phénomènes qui peuvent contribuer à désamorcer le djihadisme tel qu'on le connait. La formation des imams en France peut être un élément car en aidant les imams à avoir une meilleure intégration du contexte sociale, ils ont les outils pour déjouer de l'intérieur le glissement djihadiste. On a vu dans une étude récente que le vivier des djihadistes français venait des athées, ils sont happés par une expression religieuse plutôt fondamentaliste. Du coup, si on veut préparer à un anti-djihadisme, il faut pouvoir repenser la place du décryptage du phénomène religieux dans l'enseignement."
Cette année, 12 imams sont en train de passer le certificat de "Connaissance de la laïcité". Pour Azzedine Gaci recteur de la Mosquée de Villeurbanne et impliqué dans cette formation les jeunes djihadistes se forment sur internet et la radicalisation se fait rapidement.
