Consommer du paracétamol pendant la grossesse entraînerait un risque accru, pour l'enfant, de développer de l'hyperactivité. Une découverte récente, alors qu'on connaissait déjà l'existence d'un sur-risque d'asthme pour l'enfant. L'occasion de rappeler que prendre un médicament n'est jamais anodin.
Une étude danoise menée entre 1996 et 2002 sur 64 000 femmes et leurs enfants établit un lien entre la consommation de paracétamol pendant la grossesse et le trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDA/H) chez l'enfant. Précisément, les enfants des mères ayant consommé du paracétamol pendant leur grossesse auraient un risque de développer un TDA/H 40 % plus élevé. (https://www.webmd.com/add-adhd/childhood-adhd/news/20140224/use-of-acetaminophen-in-pregnancy-tied-to-higher-adhd-risk-in-child - en anglais). De quoi remettre en question l'idée, largement répandue chez nous, que le paracétamol est le seul médicament sûr pendant la grossesse ? En tout cas, l'occasion pour les spécialistes de rappeler qu'aucun médicament n'est anodin. « Il est déjà établi que consommer du paracétamol pendant la grossesse augmente le risque, pour l'enfant, d'être asthmatique, reconnaît le Pr Nicholas Moore, du département hospitalo-universitaire de pharmacologie de Bordeaux. On présume que le paracétamol entraîne dans les poumons une déplétion (c'est-à-dire une baisse) d'une substance appelée glutathion, un puissant détoxifiant. » « Pendant longtemps, on a cru que le paracétamol était complètement anodin, et l'on revient un peu sur cette idée, complète le Pr Larrey. chef du service d'hépatologie du CHU de Montpellier. Il ne comporte pas de risque majeur à dose normale, mais aucun médicament n'est sans risque. »