Les syndicats du Vinatier appellent à la grève le 15 mai

Les syndicats de l'hôpital psychiatrique lyonnais prendront part à la grève nationale du 15 mai. Ils craignent les effets du plan gouvernemental d'économie sur la qualité des soins.

Les syndicats CFDT, CFTC, CGT, FA-FPT, FSU, FO, Solidaires et UNSA ont appelé à manifester le 15 mai contre l'austérité. L'annonce, par le gouvernement, du détail du plan d'économie de 50 milliards d'euros, visant à réduire le déficit public à 3 % du PIB, a fait réagir les syndicats. Entre autres mesures annoncées : le point d'indice salarial des fonctionnaires, gelé depuis 4 ans, le restera probablement jusqu'en 2017.

La volonté de l'Etat de réaliser 10 milliards d'économie dans la santé fait craindre aux syndicats du secteur hospitalier une baisse de la qualité des soins. A Lyon, la CGT Vinatier a déposé un préavis de grève pour le 15 mai. Elle compte prendre part au défilé qui partira de la place Bellecour à 10h30 en direction de la Préfecture.

Le gouvernement a fait la promesse de ne pas nuire à la qualité des soins, en misant sur la baisse du prix des médicaments et en développant la chirurgie ambulatoire (sans hospitalisation). « Impossible », selon Marc Auray, responsable syndical à la CGT Vinatier. « Eviter la case hospitalisation, d'accord, mais pour cela, il faut une prise en charge du patient aussi bien en amont qu'en aval. Et cela nécessite de l'argent ». Un constat partagé par un syndicaliste d'une autre organisation du Vinatier, qui ne souhaite pas être cité : « La chirurgie ambulatoire ne traite pas tout ! En psychiatrie, on va voir les temps de séjours en hôpital baisser. Moins soignés, les patients vont venir plus souvent, et le temps global d'hospitalisation sur l'année va augmenter, entraînant des coûts supplémentaires. Le gouvernement propose donc des solutions à court terme. »

5 milliards d'économie pour l'hôpital public

L'hôpital public, déjà en difficulté par manque de moyens, voit donc arriver le plan d'un bien mauvais œil. D'autant que 5 milliards d'économie le concerneront directement. Parmi les revendications principales des grévistes figurent le recrutement d'agents de services hospitaliers (ASH), afin d'améliorer les conditions d'accueil, et la fin de la précarité de l'emploi dans le secteur.

Pour les syndicats, la baisse des moyens impliquera forcément des fermetures de lits et des baisses d'effectifs. La direction du Vinatier, quant à elle, ne semble pas craindre une dégradation des conditions de travail. Selon la cellule Communication de l'hôpital, « la tendance depuis 2010 est à la création de postes et à la rénovation. Nous avons ouvert de nouveaux services, dont une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) et une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA). La majorité des emplois créés sont des CDI. ».

Alors, la grève sera-t-elle suivie ? Les syndicats avancent que le personnel adhère à leur constat sur le plan d'économie. Malgré l'application du service minimum, la CGT espère une forte mobilisation, grâce au régime spécial de la grève chez les agents hospitaliers. Contrairement à la fonction publique d'Etat - où le salaire retenu est celui d'une journée entière, quel que soit le nombre d'heures grevées dans la journée - les retenues pour les fonctionnaires de la santé publique sont proportionnelles au nombre d'heures passées à ne pas travailler. La direction du Vinatier a prévu des renforts d'effectifs si nécessaire, afin d'assurer la continuité du service.

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