Horaires de classe, activités périscolaires, accueils garderie, prix à payer pour les parents : voici les points clés de la réforme des rythmes scolaires à Lyon.
Quels seront les nouveaux horaires ?
Les écoles lyonnaises, adeptes historiques de la semaine de quatre jours, travailleront le mercredi matin. La réforme était inflexible sur ce point : chaque enfant devait avoir classe cinq matins par semaine, supposés être plus favorables pour les apprentissages. Et les conseils d'école lyonnais ont massivement préféré le mercredi (8h30/11h30) au samedi.
La Ville s'apprêtait à raccourcir de 45 minutes le temps scolaire de l'après-midi, libérant ainsi du temps pour les activités périscolaires. Mais depuis le changement de Gouvernement, un décret assouplissant la réforme Peillon permet aux villes de regrouper ces animations sur un seul créneau hebdomadaire. La mesure visait à soulager les communes rurales, pourtant Lyon a saisi la balle au bond. Adjointe à l'Education, Anne Brugnera a expliqué que la première organisation "laissait très peu la possibilité de sorties", et d'activités vraiment intéressantes. "Ce sera plus facile de mobiliser les associations et de trouver des animateurs", ajoute-t-elle.
Le périscolaire est donc positionné les vendredis après-midi, de 13h30 à 16h30. En revanche, les emplois du temps ne changeront pas les lundis, mardis et jeudis : il y aura classe de 8h30 à 11h30 puis de 13h30 à 16h30. Pas d'allègement donc. Par ailleurs, les accueils-garderie sont maintenus tels quels, deux créneaux supplémentaires étant proposés les mercredis, de 7h30 à 8h30 puis de 11h30 à 12h30.
Quelles seront les activités périscolaires ?
Le contenu n'est pas encore précisé. "On ne proposera pas des activités à la carte, mais un parcours en fonction de l'âge des enfants et de l'école", a indiqué l'adjointe. Le modèle : les Mercredis de Lyon, organisés dans les écoles lyonnaises, qui mêlent actions artistiques, culturelles et sportives.
Pour organiser ce périscolaire, les groupes scolaires vont demander un agrément "centre de loisirs". Elles disposeront d'un directeur dédié - voire d'un adjoint pour les plus gros groupes scolaires - qui travaillera en collaboration avec le directeur de l'établissement. La Ville de Lyon profite de la mise en oeuvre de cette réforme pour repenser la pause du midi, qui disposera de temps de loisirs. "C'est un gain qualitatif très important", promet Anne Brugnera.
Comment se passera le vendredi après-midi ?
Les 3 heures (13h30/16h30) seront séquencées : d'abord des activités calmes, suivies d'activités plus sportives. Un animateur prendra en charge 14 enfants en maternelle, 18 enfants en élémentaire. 45% du temps périscolaire sera organisé par les centres sociaux, les MJC et les Maisons de l'Enfance partenaires, le restant l'étant par des agents municipaux. La Ville a donc besoin de recruter 700 animateurs. Les préinscriptions seront ouvertes à la mi-juin : les familles s'engageront pour l'année entière. Les activités périscolaires sont cependant facultatives.
Combien paieront les parents ?
La réforme des rythmes scolaires coûtera au total 15,9 millions d'euros à Lyon. La Ville peut compter sur 3,6 millions accordés par la CAF et sur 1 million abondé par l'Etat grâce à un fonds d'amorçage (non renouvelé en 2016). La collectivité compte mobiliser 8,7 millions de budget. Reste 3 millions, demandés aux parents. Selon leur quotient familial, il leur en coutera de 2 à 19 euros par mois. On est loin des 10 à 20 euros par an avancés par Gérard Collomb au cours de sa campagne électorale… "On a un niveau de qualité de service, de contenu beaucoup plus important", argue Alexandre Piton, directeur adjoint à l'Education à la Ville de Lyon. "On a complètement changé de proposition", complète Anne Brugnera. Selon l'élue, les 45 minutes quotidiennes interdisaient de sortir de l'école. Les enfants se seraient alors affairés à des jeux de société et des exercices de peinture. Avec les trois heures du vendredi, ils quitteront l'école. Pour aller où ? On le saura à la rentrée.