À l’appel de la Licra, un rassemblement est prévu ce mercredi soir devant la préfecture du Rhône. Son but : dénoncer les paroles et les actes antisémites. Patrick Kahn, porte-parole de la Licra Rhône-Alpes, fait le point. Entretien.
Lyon Capitale : Quel est le but de la manifestation ?
Patrick Kahn : Le but premier est de commémorer les victimes de l’attentat de Bruxelles. Nous souhaitons surtout mobiliser toutes les communautés afin qu’elles expriment leur solidarité à la communauté juive qui souffre aujourd’hui, qui a peur de descendre dans la rue. C’est le pari qu’on veut faire. Ce n’est pas possible qu’une communauté puisse être confinée derrière les murs. On espère réunir ce soir 1 000 personnes venant de tous les champs de la société. Et si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera plus tard.
Êtes-vous inquiet de la montée de l’islam radical ?
Depuis quelques années, des jeunes de l’islam dévoyé ou se revendiquant de l’islam passent à l’acte contre notre communauté. Nous avons peur, vu le nombre de jeunes ayant emprunté ce parcours de djihadistes*. Ce sont aussi ceux qui posent aujourd’hui le plus de problèmes à la communauté musulmane, qui est dans une vraie souffrance.
Les pouvoirs publics doivent-ils être plus fermes ?
Les moyens sont tellement ridicules. Il faut, comme on l’a fait avec la pédophilie, éradiquer ce problème. À Lyon, la volonté politique doit se traduire avec plus de force. Et puis il faut aussi donner aux associations le moyen de mener ce combat. Dans la périphérie lyonnaise, de jeunes Juifs sont obligés de quitter l’école de la République pour des raisons de sécurité. Ce qui amène les parents à inscrire leurs enfants dans des écoles confessionnelles. Le repli communautaire existe, du coup. Ce problème doit être traité rapidement.
À Lyon, la présence importante de l’extrême droite est-elle inquiétante ?
On s’interroge aujourd’hui sur les moyens à engager pour que Lyon ne devienne pas une plateforme pour l’extrême droite. Le combat contre le négationnisme a produit ses résultats, car il y avait une volonté politique forte de nettoyer les universités lyonnaises de ce fléau. Cette volonté-là, aujourd’hui, on ne la sent plus. Malgré les communiqués, malgré les paroles rassurantes.
Que pensez-vous de la présence d’Alain Soral et Dieudonné à Lyon ?
On ne réussit plus à interdire M. Soral ou M. Dieudonné, cet homme politique engagé, antisémite, qui vient à Lyon ce vendredi. Ces gens-là montent les communautés les unes contre les autres et font ainsi le jeu de l’extrême droite. À cause d’eux, certaines personnes se sentent légitimes pour s’attaquer directement aux Juifs. Les gamins n’ont plus aucune référence historique et nivellent tout par le bas. Pour eux, une quenelle, un geste nazi, c’est globalement la même chose.
Le rassemblement est prévu ce soir, à 19h, devant la préfecture du Rhône, rue Dunoir. En même temps, Stéphane Rouvé, préfet délégué pour la défense et la sécurité, va recevoir une délégation de trois personnes de la Licra.
* Retrouvez notre enquête “Lyon, plaque tournante du Djihad” dans le dernier numéro de Lyon Capitale (juin 2014), en vente en kiosques et dans notre boutique en ligne.
La LICRA est prise à son propre piège, elle s'obstine a ne pas voir de quel côté vient l'antisémitisme le plus virulent actuellement...pourtant le phénomène a été décrit depuis longtemps par P-A.Taguieff dans 'La Nouvelle Judéophobie' parue...en 2008! http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/08/28/la-judeophobie-des-modernes-metamorphoses-de-la-haine_1088763_3260.html La LICRA s'est complètement discréditée en s'en prenant à Zemmour; Elle n'est plus crédible.Tout comme le MRAP contre VALLS!
La LICRA dans la rue Dunoir, un sketch (de Dieudonné ?) sans doute. Ce Rouvé, ex-préfet délégué à l'égalité des chances en Seine Saint-Denis, est devenu expert en sécurité depuis son passage là-bas, on comprend bien pourquoi. Une petite enquête sur ce Monsieur révèle qu'il fut chef de cabinet de Brice Hortefeux. Nul doute que la LICRA trouvera là un interlocuteur complaisant qui partage leur opinion à propos des 'Auvergnats'.
L'antisémitisme ne concerne pas seulement cette communauté. Cette xénophobie touche à terme l'ensemble des européens qui sont peu ou prou considérés comme des cousins judéo-chrétiens. Ne pas en prendre conscience c'est ce cacher la réalité de fond.