Jean-Jack Queyranne est en Israël depuis dimanche. C’est la première visite d’un président de région dans le pays. 4 000 Rhônalpins s’y rendent chaque année et 200 s’y installent annuellement. Une visite sur fond d’échanges économiques.
Jean-Jack Queyranne, le président du conseil régional Rhône-Alpes, est arrivé en Israël ce dimanche à 15h, à l'aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv. Accompagné d'une délégation de conseillers aux affaires internationales et d'une poignée de journalistes (dont Lyon Capitale), il y restera quatre jours durant lesquels il rencontrera les partenaires économiques de la région, y compris palestiniens, simultanément à un déplacement de la chambre de commerce France-Israël Rhône-Alpes.
300 entreprises rhônalpines exportent actuellement vers Israël. Leurs échanges s'élèvent à 158,6 millions d'euros (chiffre 2013, en hausse de 19,4 % par rapport à 2012), tandis que les importations depuis l'État hébreu se montent à 79,1 millions d'euros (+15,1 % en un an). À l'échelle nationale, la France exporte 1,2 milliard vers Israël (+4,5 % en 2013). Selon l'ambassadeur de France à Tel Aviv, Patrick Maisonnave, avec lequel Jean-Jack Queyranne a dîné dimanche soir, la marge de manœuvre est importante eu égard au dynamisme du pays (+3,5 % de croissance en 2013 et seulement 5,8 % de taux de chômage).
“Un pays de grands contrats”
"Israël est un pays de grands contrats, et les besoins sont importants dans le domaine du ferroviaire et du matériel urbain roulant notamment, a dit son conseiller économique, Pierre Mourlevat (photo ci-contre). On pourrait faire beaucoup mieux que ce que l'on fait aujourd'hui, car les besoins sont énormes."
L'ambassadeur a aussi évoqué des pistes de développement notamment dans le domaine de la gastronomie, avec la Semaine de la gastronomie française, organisée chaque année fin janvier à Tel Aviv et Jérusalem, dont la région pourrait être partenaire l'année prochaine. Les secteurs du luxe et la vente de biens de consommation courants pourraient aussi se développer selon lui.
Trois entreprises rhônalpines seulement sont présentes en Israël : Billion SAS, concepteur et fabricant de presses à injecter pour les thermoplastiques, Infogrames Entertainment, spécialiste de l'édition et de la distribution de jeux vidéo, et la Lyonnaise de Banque.
“Les marchés financiers raisonnent indépendamment du contexte géopolitique”
"Il y a plein de freins au développement des relations économiques entre la France et Israël. On ne connaît pas assez ce pays, on pense qu'il est pro-américain. Pourtant, les potentialités sont énormes", justifie le conseiller économique de l'ambassade de France, Pierre Mourlevat.
Patrick Maisonnave (photo ci-contre) a lui rappelé que l'économie israélienne est florissante depuis cinq ou six ans grâce à deux niches. D'une part, l'émergence d'une génération de start-up high-tech innovantes, qui déposent énormément de brevets dans la “Silicon Valley” israélienne, plus grosse concentration de start-up, juste derrière la région de San Francisco, et la fabrication de matériel militaire de haute technologie. Et puis, la production de gaz offshore depuis mars 2013 et l'autonomie en eau du pays, gagnée grâce à un procédé de désalinisation innovant, ont tendance également à "créer un climat de confiance sur la croissance".
Dans ce contexte, les tensions consécutives à l'échec du processus de paix lancé par John Kerry en juillet 2013 ne semblent guère peser sur l'économie du pays. "Pour l'instant, relativise Patrick Maisonnave, tout se passe comme si les marchés financiers raisonnaient sur Israël indépendamment du contexte géopolitique."
Ce lundi, la délégation régionale se rendra au parc technologique d'Herzilya, à Tel Aviv, avant des entretiens politiques demain à Jérusalem. Un déplacement que nous vous ferons suivre au jour le jour sur Lyoncapitale.fr, dans notre dossier spécial “Voyage en Israël et Palestine”.