Entre 100 et 300 personnes vivent depuis sept mois à l'angle du boulevard Yves Farge et de la rue Pré Gaudry à Lyon 7e. Elles seront remises à la rue ces prochains jours.
Le désarroi des associations est palpable depuis quelques jours à Lyon 7e. Le secours catholique de l'arrondissement, le père Matthieu Thouvenot de la paroisse de Gerland et RESF qui suivent les Albanais et les Kosovars, des déboutés du droit d'asile et des primo-arrivants qui vivent dans un ancien bâtiment de fonction du quartier Général Frère à Lyon 7e, sont inquiets. Ils s'attendent à l'expulsion des lieux par les forces de l'ordre ces jours-ci, probablement demain, mardi. Un jugement a été rendu en ce sens, fin mai. Le juge a prononcé l'illégalité de l'occupation de l'immeuble et exigé la remise à disposition de celui-ci à son propriétaire, c'est-à-dire à la Défense nationale.
"Une mafia albanaise loue les chambres 200 euros par mois"
Les squatteurs vivent là depuis l'automne 2013. Pour la plupart, il s'agit de personnes n'ayant pas pu être relogées au village mobile d'Oullins en novembre dernier, suite à l'expulsion du campement du Pont Kitchener à Lyon 2e. Ils occupent 16 appartements répartis sur deux entrées, à raison d'une ou deux familles par chambre. "Une mafia albanaise loue les chambres. Au début c'était 100 euros par mois, maintenant c'est 200 euros par mois ...", déplore un militant qui vient en aide aux familles.
"Aucune opération spécifique de relogement n'est prévue pour ce squat"
Mais contrairement à l'expulsion de l'hiver dernier sous le Pont Kitchener qui précédait les élections municipales, ou à celle de 2012 suivie de l'occupation de la place Carnot après la présidentielle, cette fois, "aucune opération spécifique de relogement n'est prévue pour ce squat", précise une source bien informée. Seules les personnes les plus vulnérables "déjà enregistrées", femmes enceintes, enfants mineurs, personnes malades et grands invalides, seront relogées.
Cette expulsion devrait donc remettre à la rue des dizaines de personnes cette semaine à Lyon. Et alors que "des sans-abri dorment déjà régulièrement dehors, sous la passerelle de la rue Dugas Montbel notamment à Perrache", les militants appellent à manifester après l'expulsion pour demander au préfet de reloger les sans-abri.