A six mois de leur transfert vers la Métropole, les quelque 4000 agents du Département ignorent leurs futures conditions de travail. Ils se mettent en grève ce jeudi pour exprimer leurs inquiétudes.
Une grève a lieu ce jeudi au conseil général du Rhône, à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO. Les agents, qui seront reçus par la présidente Danielle Chuzeville, expriment leur inquiétude, à six mois de la création de la Métropole. 3964 équivalents temps plein vont être transférés à la Métropole, sans rien connaître de leurs conditions futures. Les salariés du Grand Lyon pourraient aussi voir leur situation changer, là encore dans le plus grand flou. Les élections municipales et communautaires ont, il est vrai, retardé le processus de rapprochement des deux collectivités.
Plus de RTT au Grand Lyon, plus de souplesse au Département
Ce lundi, les personnels avaient déjà boycotté le groupe de travail Grand Lyon/Département qui portait sur le temps de travail, mécontents des premières pistes. Les uns et les autres n'ont pas le même cadre horaire : 1607 heures par an au conseil général ; 1571 à la communauté urbaine. Une harmonisation pourrait donc conduire à diminuer des jours de RTT pour les agents du Grand Lyon. De leur côté, les salariés du conseil général craignent de perdre la souplesse qui prévaut aujourd'hui au Département, notamment pour les cadres, qui peuvent faire leurs 35 heures en 4 jours par semaine.
Coexistence de 2 grilles indemnitaires
Les difficultés ne devraient pas s'arrêter : les régimes indemnitaires, au menu des discussions à la fin de l'année, n'ont rien de semblable. Michèle Vullien, vice-présidente au Grand Lyon, a expliqué qu'une harmonisation par le haut coûterait 20 millions d'euros par an à la nouvelle collectivité. A l'inverse, la loi instaurant la Métropole protège les salariés contre une baisse de leurs rémunérations : ils "conservent, s'ils y ont intérêt, le bénéfice du régime indemnitaire qui leur était applicable ainsi que, à titre individuel, les avantages acquis". Pourraient donc coexister deux grilles indemnitaires. "On ne peut pas concevoir dans un service deux personnes qui font le même travail avec deux rémunérations différentes", critique José Rodriguez, secrétaire général Unsa au Grand Lyon.
De l'inconnu sur les postes futurs
"Les agents vont partir en vacances la boule au ventre, sans savoir quel poste ils occuperont au 1er janvier", proteste Laurence Margerit, secrétaire générale CGT-conseil général du Rhône. Un système de passerelle a été défini : chaque salarié du Département formulait trois voeux de poste, sans garantie que l'un d'eux serait accepté. Directeurs, chefs de service, chefs de bureaux connaissent, pour la plupart, leur affectation. Il n'en va de même pour les autres. Ils y verront plus clair seulement le 12 septembre prochain, selon Vincent Roberti, directeur général des services du conseil général.
Au lieu de faire grève, montrez plutôt que vous êtes motivés pour travailler et on vous trouvera sans doute un autre poste. Aujourd'hui les grèves n'ont plus de sens
Eux sont assurés d'avoir, de toute façon, un emploi; les salariés du privé n'en sont plus là depuis très longtemps; ils vivent en permanence avec une boule au ventre. Ce pinaillage d'échanges de petits privilèges entre le grand Lyon et le département est quelque peu indécent.
Et si on commençait par dépoussierer cette hiérarchie du 19ème siècle ? chefs de bureaux ! quelle utilité ?