Les juges d'instruction Nathalie Poux et Marc Trévidic ont mis fin à l'instruction concernant l'attentat du Falcon en phase d'atterrissage à l'aéroport de Kigali, survenu le 6 avril 1994, épisode qui préfigurait le génocide rwandais entre avril et juillet de la même année.
En 1998, à la suite d'une plainte des familles de l'équipage français, le juge Brugière avait pris la décision d'ouvrir une enquête au sujet l'attaque contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana. L'événement avait précipité le génocide dans ce pays.
La défense attend un non-lieu
Dans un communiqué, les avocats Léon-Lef Forster et Bernard Maingain ont ajouté : "La défense qui fut très patiente attend désormais que le non-lieu soit prononcé. Une source proche du dossier indiquait à Reuters en début d'année que les témoignages recueillis dans ce dossier étaient très contradictoires, soulignant que ce sujet était matière à "toutes les manipulations possibles et imaginables."
Les relations tendues entre le Rwanda et la France
Cette enquête a été au coeur des relations tumultueuses entre Paris et Kigali. En novembre 2006, le magistrat Jean-Louis Bruguière émettait en effet neuf mandats d'arrêt contre des proches de Paul Kagamé , et concluait ainsi à la responsabilité du Front patriotique rwandais du président dans l'attentat. Cet épisode poussait alors le Rwanda à rompre ses relations diplomatiques avec la France.
Toujours dans leur communiqué, les avocats déplorent que l'instrumentalisation de la justice française "a permis d'enclencher une machine médiatique sans précédent destinée à culpabiliser la communauté Tutsi du Rwanda." Ils indiquent que des plaintes de personnes injustement mises en cause pourraient être déposées.
Mais l'enquête avait pris une nouvelle tournure avec sa reprise en 2007 par les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux. Un nouveau rapport d'expertise publié en janvier 2012 étayait en effet l'hypothèse contraire de tirs provenant d'un camp militaire tenu par des extrémistes hutus.