Les rassemblements en soutien au peuple palestinien, autorisés, n’ont pas donné lieu à des débordements à Lyon, où des liens de confiance ont été noués entre les associatifs et les autorités. Un exemple pour Paris ?
Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien appelle au rassemblement, ce soir à 18h, sur la place des Terreaux. Synagogues visées, supermarché attaqué, voitures brûlées : à Paris et Sarcelles, des mobilisations ont dégénéré. Rien de tel à Lyon, où l'association a pu organiser plusieurs rassemblements ces dernières semaines, comptant plusieurs milliers de personnes, en toute légalité. Et sans incident notable, selon la préfecture. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? L'exemple lyonnais ne vient-il pas invalider la stratégie d'interdictions franciliennes décidée par les autorités ?
Des liens de confiance entre la préfecture et le collectif
"Je rends hommage à la responsabilité des organisateurs", déclare le préfet du Rhône, que nous avons interrogé. Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien existe entre Rhône et Saône depuis dix ans. Des liens de confiance ont été noués avec les autorités. Chaque rassemblement est encadré par "des dizaines de personnes", selon un responsable. "Ils prennent le soin d'écarter les éléments perturbateurs. Ils font attention aussi à ce qu'ils disent", souligne le préfet, à qui aucun slogan antisémite n'a été rapporté.
Comme ces événements sont déclarés en préfecture, le lieu de rendez-vous est choisi avec l'accord des autorités. Le 12 juillet, alors que les personnes en nombre affluaient place de la République, les organisateurs ont dû se replier sur Bellecour, sur conseil du commissaire de police, présent sur place.
Pas de Ligue de défense juive à Lyon ?
De leur côté, les organisateurs observent "une très grande conscience des manifestants, qui cherchent à défendre une cause, pas le désordre", selon Dominique Noly, secrétaire du collectif. "On n'a pas à subir à Lyon les provocations de la Ligue de défense juive, comme à Paris", ajoute-t-il.
Soyons réalistes. Qui ne se souvient pas des récents débordements lors du Mondial de football.