Dans un communiqué, SOS Racisme Rhône condamne à la fois les actes de dégradation subis par la synagogue du 7e arrondissement de Lyon et les propos de la présidente du Crif de Rhône-Alpes, Nicole Bornstein. Cette dernière avait évoqué lors d’un entretien à Lyon Capitale “une guerre de religion”, “contre la démocratie et l’Occident”.
Dans un communiqué parvenu ce mercredi matin aux rédactions, SOS Racisme se soulève "contre les actes et les propos visant à faire du conflit israélo-palestinien un affrontement entre deux religions". Si l’association "condamne avec force" la dégradation d’une synagogue du 7e arrondissement de Lyon samedi dernier, qu’elle qualifie d’acte "nauséabond" (une affiche sur laquelle était inscrite “Israël assassin” avait été collée sur l'une des façades du lieu de culte), elle juge "tout aussi scandaleux" les propos de la présidente du Crif* Rhône-Alpes.
“Guerre des religions”
Interrogée par Lyon Capitale en réaction aux dégradations de la synagogue, Nicole Bornstein avait en effet déclaré, faisant référence à la montée de l’antisémitisme et notamment au geste de la quenelle et à Dieudonné : "Nous sommes dans une guerre de religion. Pas seulement vis-à-vis des juifs mais aussi des chrétiens, en Irak par exemple. C’est une guerre contre l’Occident, contre la démocratie."
Confusion
"Si elle est confirmée, cette déclaration, tout droit tirée de la théorie du choc des civilisations, serait alors indigne de la fonction de Mme Bornstein et des responsabilités qu’elle implique", juge SOS Racisme, qui analyse que ces propos assimileraient ainsi "la communauté musulmane implicitement visée à quelques individus d’extrême droite et l’accuserait donc de créer une nouvelle guerre de religion dont les juifs mais aussi les chrétiens et l’Occident tout entier seraient victimes".
SOS Racisme Rhône déplore notamment "la confusion entretenue autour d’un conflit politique et militaire, dans lequel la religion est une toile de fond et non pas une justification des affrontements".