Expo : la religion Vodou au musée Africain de Lyon

Dépaysement assuré au musée Africain : s’y tient une exposition sur la religion Vodou, pratiquée par différentes ethnies du Bénin et du Togo. Encore quelques jours pour découvrir ces objets.

Tout le monde se souvient des fameuses “poupées vaudoues”, rendues célèbres par le cinéma fantastique, avec lesquelles jeter des sorts devenait un jeu d’enfant. C’est justement contre ce cliché que lutte l’exposition visible au musée Africain de Lyon jusqu’au 31 juillet.

Décloisonner le regard

Premier apport : le Vodou n’est pas un folklore mais une religion, apparue en Afrique de l’Ouest avant de s’étendre en Haïti à cause de la traite négrière. Le culte vodou se pratique grâce au devin-guérisseur. Le devin, photographié par Agnès Pataux, a une place importante dans l’acte divinatoire : il a le pouvoir d’interpréter les messages divins. Ces messages apparaissent sous formes de paraboles ou d’histoires. Le devin participe et réalise ensuite le sacrifice animal qui repoussera le mauvais sort.

16 grands dieux et une multitude d’autres divinités constituent la théogonie du Vodou. Leur représentation passe notamment par des éléments de la vie quotidienne des régions où cette religion est née : motte de terre pour Legba, messager des dieux, morceaux de fer pour Gu, le dieu de la Guerre…

Pour autant, ce culte ne se pratique pas seulement en campagne, mais aussi en ville. Preuve s’il en est que le Vodou est plus qu’un folklore, une véritable religion.

Une religion secrète

Les objets présentés dans l’exposition appartiennent à la collection de Claude Rouyer. Le collectionneur qui habite près de Genève a assisté à certains rites et parlé avec des devins. S’il a pu ainsi mieux comprendre cette religion, il n’a pas réellement réussi à percer tous ses secrets. Elle garde son côté mystérieux, présent dans son nom même (Vodou signifie “monde invisible” dans la langue locale).

Un mystère auquel il faut être initié. L’initiation a lieu dans des “écoles” du Vodou où les bokonon (prêtres) transmettent les sculptures qui permettent le culte et apprennent les bases de l’acte divinatoire à leurs disciples (descendants ou non).

Ce que l’on doit retenir, comme l’a expliqué Paul Aclinou, seul réel spécialiste de cette religion, lors d’une conférence donnée le 12 juin dernier au musée, c’est que “le Vodou met l’homme au centre de tout”.

L’automne et après…

Le musée Africain ouvrira ses portes à l’automne à l’artiste Pascale-Marthine Tayou, pour une exposition consacrée à son œuvre. En 2015, le musée prévoit deux expositions, mais il devra surtout trouver une solution pour se mettre aux normes d’accessibilité qui entrent en vigueur le 1er janvier. Cette mise aux normes implique un investissement financier très conséquent, qui pourrait fragiliser ce musée privé. Plutôt qu’au Vodou, pour survivre, la structure en appelle désormais aux mécènes.

Vodou, du visible à l’invisible – Jusqu’au 31 juillet, au musée Africain (Lyon 3e).

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