Anthony Carré, jeune licencié du club de taekwondo de Saint-Priest, vient d'obtenir une médaille de bronze lors des derniers championnats du monde cadets à Bakou (Azerbaïdjan). Portrait d’un ado à l’avenir doré.
Anthony Carré. Encore inconnu au bataillon médiatique, ce petit bonhomme de 14 ans et des poussières deviendra certainement grand dans le monde du taekwondo. L’ado, licencié au club de Saint-Priest, revient tout juste de ses premiers championnats du monde dans la catégorie moins de 53 kg cadets. Le 20 juillet dernier, il s’est envolé pour une petite virée exotique direction Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. Et voilà qu’il ramène à la maison, huit jours plus tard, une belle breloque en bronze. Ses parents sont fiers. Leur seul regret ? Ne pas avoir accompagné leur rejeton là-bas. Pas grave, la tribu a vibré au rythme des combats et des coups de pied d’Anthony, les yeux rivés sur une chaîne câblée. "Très souvent, nous l’avons eu par téléphone et par Skype", lance Carine, la maman.
"Cette année, il a explosé"
Anthony a attrapé le virus du taekwondo à l’âge de 6 ans en découvrant, par hasard, "une démonstration à Vénissieux". Coup de foudre. La machine est lancée, d’abord à petit trot avant de s’accélérer il y a deux ans lorsqu’il intègre l’équipe de Zahradine Maaloom à Saint-Priest. "Cette année, il a explosé", explique-t-il, d’abord lors de l’Open de Marseille le 8 décembre dernier, "une date souvenir", souligne sa maman. Une première place qu’il confirme très rapidement en enchaînant par un titre de champion de France cadets, en janvier, à Monaco. S’en suit une nouvelle victoire lors de l’Open d’Alsace à Schiltigheim en mars, une petite troisième place lors du Dutch Open d’Eindhoven (Pays-Bas) avec le collectif Cadet France. Avant de remporter l’Open IDF de Paris en avril puis l’Open d’Autriche, le 1er juin dernier, à Innsbruck devant 700 combattants.
"Il pouvait facilement aller en finale"
Avec un CV pareil, Anthony débarque à Bakou avec le plein de confiance dans les jambes et les poings. "Je savais qu’il pouvait faire une médaille, vu sa progression et ses capacités", explique son entraineur. Le pensionnaire de Saint-Priest s’incline en demi-finale contre un finlandais. L’espoir d’une finale mondiale s’envole pour un malheureux petit point. "J’ai quelques regrets car mon adversaire était moins fort que moi. Il m’a manqué un peu de temps", confie Anthony Carré. "Franchement, j’avais les boules. Il pouvait facilement aller en finale d’après les échos des entraîneurs de l’Equipe de France", souligne Zahradine Maaloom. Ses parents restent très fiers. "Dans une carrière, on apprend de ses erreurs. Cela une belle récompense pour son travail tout au long de l’année", rappelle sa maman.
Le travail, c’est la santé
Anthony ne rechigne pas devant le travail, foi de son entraineur. Histoire de tutoyer d’un bon coup de pied en marteau les sommets internationaux du taekwondo, dans les pas de Pascal Gentil, son modèle. Cela passe par un agenda de ministre. L’ado avale quatre entrainements par semaine à Saint Priest et un entraînement, chaque samedi, au centre fédéral espoir de taekwondo à l’Isle d’Abeau.
En plus, il a la tête bien remplie. L’école est une affaire qui roule. "Il a un bon niveau scolaire avec 15 de moyenne générale en 4ème", précise sa maman qui a le sens des priorités. "D’abord l’école avant le taekwondo". Sans oublier l’alimentation. "Il mange équilibré. Il ne grignote pas". À l’heure du goûter, Anthony est plus fruits secs que Nutella. "Il fait attention à son alimentation. C’est l’une de ses qualités. Il ne mangera pas une glace tous les jours". Le collégien est aussi plus footing que télé réalité. "Durant le mois d’août, je vais effectuer quelques entraînements (courses, exercices) surtout avec son coach et mes partenaires d’entraînements", souligne t-il. "Cela représente 6 heures par semaine contre 10 à 12h durant la saison", ajoute son coach. Histoire que cette jeune machine d’1,70m pour 52,3 kg, soit parfaitement rodée pour la reprise officielle de l’entraînement prévue le 7 septembre prochain.
Objectif : les championnats de France juniors
L’année qui déboule à grands pas est très importante. Le brevet, bien sûr, mais aussi le passage des cadets (13-14 ans) à la catégorie juniors (14-17 ans). "Durant les compétitions, il va tomber sur des adversaires plus costauds au niveau morphologique", prévient son entraineur. L’objectif ? "Un titre lors des championnats de France juniors qui se dérouleront à Lyon (Gerland) le 1er mars 2015, condition nécessaire pour participer ensuite aux championnats d’Europe", annonce ce dernier. Un chemin doré qu’espère prendre un jour sa petite sœur, Julie, 11 ans, vice-championne de France de taekwondo la saison dernière. Les parents Carré n’en ont pas finit avec ce sport. Et inversement.