Passi Martial
Martial Passi, ancien maire de Givors, est accusé de détournement de fonds publics lors de sa mandature de 2013 à 2016.

La gauche de la gauche divisée aux sénatoriales

La gauche alternative au PS ne devrait pas réussir à présenter une liste commune aux élections sénatoriales du 27 septembre. Comme pour les municipales, les écologistes refuseraient de laisser la tête du rassemblement aux communistes.

Les partis de la gauche plurielle se présenteront dispersés aux élections sénatoriales du 27 septembre prochain. Alors que fin juillet le Parti de gauche, les Verts et le Gram de Nathalie Perrin-Gilbert signaient un communiqué commun présageant d'une union, le choix des communistes de ne pas repartir avec le PS est en passe de faire voler en éclats cette alliance de papier. Le Front de gauche se reformera et, comme aux municipales lyonnaises de mars dernier, cette configuration exclut de fait les écologistes.

"Nous avons préféré unifier le Front de gauche, qui bat de l'aile au niveau national, prévient Andrea Kotarac, l'un des représentants du parti de Jean-Luc Mélenchon dans le Rhône. Mais nous ne lâchons pas l'idée de faire un front plus large avec Europe Écologie et le Gram." Mais le Front de gauche pose une condition sine qua none : que la liste soit menée par l'un des leurs, en l'occurrence le maire de Givors, Martial Passi (photo ci-dessus). "Dans la mesure où le Parti communiste a un élu sortant qui a fait du bon travail, c'est logique. Nous avons acté Martial Passi en tête de liste et cela m'étonnerait que ça change", poursuit Andrea Kotarac.

Les écologistes s’estiment plus forts électoralement que les communistes

Une condition qui devrait faire capoter tout espoir d'alliance avec Les Verts. Comme aux municipales, Les Verts refusent d'apparaître en "suiveurs" derrière une "locomotive communiste". "Si on regarde les résultats du Front de gauche aux municipales et aux européennes, ils réalisent des scores deux fois moins importants que nous. Si le rapport de force des derniers scrutins est respecté et que nous avons deux fois plus qu'eux et la tête de liste, je suis pour une alliance. Sinon, nous ferons une liste autonome. Pour nous, accepter une deuxième position sur une liste menée par Martial Passi serait un recul. Dès que les communistes entrent en jeu, il devient compliqué de faire un accord alors que, dans le Front de gauche, il y a des forces politiques intéressantes", estime Pierre Hémon, conseiller communautaire Europe Écologie-Les Verts.

Des divisions qui pourraient coûter un siège à la gauche

Divisée, la gauche plurielle pourrait perdre un siège par rapport à 2008 suite aux défaites de la gauche dans de nombreuses villes du département aux municipales de mars 2014. "Chacun de notre côté, nous devrions avoir beaucoup de mal à obtenir un siège. Le siège de Guy Fischer [sénateur communiste sortant, NdlR] devrait revenir au PS ou à l'UMP", déplore déjà un écologiste.

"Je crois au mystères, pas aux miracles, ironise Pierre Hémon. Mais ce n'est pas une raison de ne pas présenter une liste et un projet. Avec le Front de gauche et le Gram, nous pourrions obtenir un siège, mais la liste ne peut pas être menée par un communiste au vu de leurs résultats." Les deux partis se donnent pourtant jusqu'à début septembre pour essayer de trouver un terrain d'entente. Mais sans grande conviction. "Une alliance ne s'improvise pas", prévient Andrea Kotarac.

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