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©JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

La suppression de la bourse au mérite divise

Dans le cadre de la refonte globale des bourses dans l’éducation, une mesure parue le 24 juillet dernier supprime la bourse au mérite, accordée aux meilleurs bacheliers et étudiants de licence. Du côté des lycéens, la mobilisation s’organise alors que, chez les étudiants, les réactions sont plus nuancées.

La rentrée approche à grands pas et les étudiants sont d’ores et déjà mobilisés. L’objet de la crispation remonte au 24 juillet dernier, lors de la parution au Bulletin officiel d’une mesure actant la suppression de la bourse au mérite. Un coup dur pour les étudiants modestes bénéficiant de cette aide.

Initialement accordée aux meilleurs bacheliers, justifiant d’une mention très bien, ainsi qu’aux meilleurs étudiants en fin de licence, la bourse au mérite leur permettait de bénéficier d’une aide de 1 800 euros par an durant les études supérieures.

La rentrée universitaire étant toujours une période délicate pour les étudiants, confrontés à des coûts toujours plus importants, cette bourse basée sur le mérite permettait d’alléger les coûts de la vie étudiante. À la rentrée 2013, 31 000 étudiants bénéficiaient de l’aide au mérite en France qui s’arrêtera dès la rentrée prochaine. Les étudiants déjà bénéficiaires de l’aide au mérite continueront cependant de percevoir la bourse.

Les étudiants sont divisés

Pour lutter contre la suppression de l’aide au mérite, les futurs étudiants se mobilisent. Par les réseaux sociaux d’abord, où le collectif “Touche pas à ma bourse, je la mérite” totalise plus de 2 900 fans. Une pétition lancée sur Internet a recueilli plus de 7 000 signatures.

Cordélia Genzel, future bachelière dans le Rhône et membre du collectif, explique que “cette mesure est injuste. Notre mobilisation prend de plus en plus d’ampleur, nous avons une quarantaine de députés qui nous soutiennent et qui ont promis de porter notre combat au Parlement”. Le collectif organise d’ailleurs un appel aux dons pour financer des courriers à l’ensemble des députés. Cordélia Genzel ajoute que la lutte se poursuivra pour faire plier le Gouvernement, avec “un événement qui sera sans doute organisé à la fin du mois d’août à Paris”.

Du côté de Gaelis, qui regroupe les associations étudiantes de Lyon, la situation est plus nuancée. Gaétan Constant, son président, estime que “c’est une bonne nouvelle si les fonds sont reversés aux boursiers sur critères sociaux”. La suppression de cette mesure est accueillie favorablement du côté de la Fédération des associations du Rhône. “Au lieu de prôner l’élitisme, les bourses bénéficieront à tout le monde. Ceux qui devaient toucher la bourse au mérite seront de toute façon boursiers sur critères sociaux”. Il dit aussi regretter “le comportement individualiste” de ces lycéens sur cette mobilisation.

Un système de bourses revu et élargi

Le Gouvernement a engagé, en 2013, une vaste modification de l’attribution des bourses sur critères sociaux avec la création de nouveaux échelons. Dimanche 17 août, le ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon, et la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso ont annoncé un nouveau coup de pouce à destination des étudiants boursiers. Cela correspond à une revalorisation de 0,7 %, soit entre 7 et 38 euros par an pour les étudiants. En juin dernier, la secrétaire d’Etat annonçait que la refonte du système de bourses correspondait à un investissement de 457 millions d’euros entre 2013 et 2015. En 2014, le Gouvernement a prévu d’injecter 84 millions, qui viennent s’ajouter aux 116 millions d’euros investis en 2013.

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