Gérard Collomb
@Tim Douet

Collomb comprend que certains “désespèrent de la politique”

Le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, était l’invité de Sud Radio ce mardi matin. En pleine tempête gouvernementale, il est revenu sur les noms évoqués pour participer au futur exécutif, à commencer par le sien. S’il se réjouit qu’un cap soit désormais fixé, il évoque des hésitations de début de quinquennat qui ont pu “désespérer les Français de la politique”.

Gérard Collomb ()

@Tim Douet

Rentrée sur les chapeaux de roues pour Gérard Collomb, qui reçoit ce mardi à Lyon les réformateurs, en pleine tempête gouvernementale. Le sénateur-maire de Lyon semble satisfait de l’écho nouveau qu’a désormais pris son discours social-réformiste. "Depuis de longues années, j’essayais de définir une ligne de la réussite qui partait d’un constat. Si la France connaissait un certain nombre de difficultés, c’est parce que nos entreprises manquaient de compétitivité. Il fallait mettre l’accent, dans la droite ligne du rapport Gallois, sur la volonté de remuscler les entreprises, de rétablir leurs marges, de leur permettre d’investir dans l’innovation. Je constate qu’il y a deux ou trois ans je prêchais un peu dans le désert. Mais aujourd’hui de plus en plus de gens sont sur cette ligne. Donc, oui, c’est plutôt positif", détaille le maire de Lyon.

Plus d’institutions uniformes

Mais, alors que Manuel Valls constitue un nouveau gouvernement, Gérard Collomb en sera-t-il ? Le maire de Lyon affirme en tout cas ne pas avoir été contacté par le Premier ministre. "Non, hier, j’étais à la pêche au brochet. Le téléphone ne captait pas", raconte-t-il malicieusement.

Et de revenir sur les noms qui circulent pour les entrants au Gouvernement, comme Jean-Michel Baylet, "Hollande-compatible" sur le plan économique, mais qui a tout de même menacé il y a quelques jours que les membres du PRG quittent le Gouvernement, faute à un désaccord sur la réforme territoriale.

"Je crois que ce qui va se faire dans les prochaines années, c’est l’affirmation de grandes régions, mais en même temps, c’est la capacité à laisser exister le département dans les zones rurales, tandis que dans les zones urbaines on suivrait l’exemple lyonnais, c’est-à-dire l’absorption du département par la métropole", expose Gérard Collomb, qui décrypte : "J’ai toujours prôné l’idée qu’il fallait une décentralisation qui soit différente, selon qu’on soit dans les zones plus urbanisées ou les zones rurales. Je crois que la grande nouveauté de notre siècle, c’est qu’on ne peut plus avoir des institutions qui soient uniformes partout dans notre pays."

“Pendant 2 ans on a été sur une ambiguïté politique”

Manuel Valls © Tim Douet 018 ()

Gerard Collomb et Manuel Valls © Tim Douet

Mais, avec ce remaniement, Manuel Valls pourra-t-il fédérer la gauche ? "Cela dépendra des résultats qu’il aura dans les prochains mois", estime Gérard Collomb, pour qui il est faux de dire que la politique du Gouvernement a échoué. "Elle n’est pas mise en place, corrige-t-il. Elle le sera dans les prochains mois. Et si cette politique réussit, si les entreprises reprennent confiance et se remettent à embaucher, alors les gens qui appartiennent à l’aile gauche reviendront autour de l’action du gouvernement et découvriront que c’est là que se trouve la voie du succès."

Pourtant, les annonces tardent à s’appliquer. "J’ai toujours dit qu’on avait perdu du temps. Les mesures que l’on prend maintenant auraient dû être prises il y a deux ans. C’est vrai qu’on a été pendant deux ans sur une ambiguïté politique. Vous aviez d’un côté un certain nombre de bonnes actions du style du rapport Gallois et de l’autre, par exemple, cette volonté de taxation de l’excédent d’exploitation brut ou l’affaire des pigeons. Vous aviez des politiques contradictoires au sein d’un même gouvernement."

La gauche aurait-elle alors manqué de professionnalisme ? "Il y a eu des hésitations qui ont amené nos concitoyens à douter et même à désespérer de la politique. Et, quand vous regardez de l’autre côté, ce n’est pas beaucoup mieux. Je comprends que certains Français désespèrent de la politique."

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