Collomb et Valls
© Tim Douet

Valls a-t-il proposé à Collomb un secrétariat d’État ?

Gérard Collomb n’a pas fait son entrée au gouvernement, mais les raisons en sont toujours floues. N’a-t-il pas été appelé ou a-t-il refusé ? Il semblerait que son souhait d’être ministre n’a pas été exaucé, Manuel Valls ne pensant à lui que pour un maroquin de secrétaire d’État.

Il reste un mystère autour de la place qu’a jouée Gérard Collomb dans l’épisode du remaniement ministériel. Le maire de Lyon, qui se disait prêt à enfin entrer au gouvernement, a avoué avoir compris qu’il n’en serait pas dès le mardi 26 août à 10 heures, soit 9 heures avant l’annonce du gouvernement. Ni lui ni son entourage n’ont en revanche expliqué les conditions dans lesquelles Gérard Collomb a appris qu’il n’entrerait pas au gouvernement.

“Personne ne sait s’il a refusé ou s’il s’est fait une raison en voyant que son téléphone ne sonnait pas”, s’interroge un élu lyonnais. De passage sur l’antenne de Sud Radio, le 26 août à 8h10, Gérard Collomb admet ne pas avoir eu de nouvelles de Manuel Valls, non sans humour : “Hier soir, vous voyez, j’étais à la pêche au brochet avec les habitants de l’agglomération au bord du Rhône. Le téléphone ne passait pas, donc je n’ai pas été contacté.”

“Un comportement de provincial”

Gérard Collomb, qui avait toujours refusé d’entrer au gouvernement jusqu’à présent, clamant qu’il ne lâcherait pas Lyon pour Paris comme l’imposait François Hollande, était prêt à lâcher la mairie et même la présidence du Grand Lyon. Mais il nous avait fait comprendre, lors de son passage dans nos locaux, que ce ne serait pas à n’importe quel prix. Comprenez : ses mandats locaux valent au moins un ministère de plein exercice. Or justement, si Manuel Valls aurait bien pensé à lui pour l’Industrie, le maroquin sur lequel lorgnait Gérard Collomb, durant les 48 heures de composition, ce n’était que pour une fonction de secrétaire d’État, a-t-on appris de source ministérielle. Une information qui, comme toutes celles rattachées à la période du remaniement, reste à prendre avec des pincettes.

Appelé ou non, la question ne se posait de toute façon pas pour Gérard Collomb. Un apparatchik parisien s’amuse tout de même des méthodes utilisées par le maire de Lyon pour tenter de forcer la main de Manuel Valls et de François Hollande : “Quand on veut être ministre, on se tait. Surtout quand on est en concurrence avec des gens comme Michel Sapin ou Emmanuel Macron. Il s’est réveillé le lundi matin mais, pour être ministre, c’est un travail de réseau de long terme et pas seulement pendant la période de remaniement. Il a eu un comportement de provincial.”

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