Pascal Canfin (EELV)
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Canfin (EELV) ne voit pas comment voter la confiance à Valls

L’ancien ministre écologiste de François hollande était l’invité de Sud Radio ce jeudi matin. S’il a salué la décision de ne pas honorer la livraison de porte-hélicoptères à la Russie, Pascal Canfin affirme ne pas voir comment les Verts pourraient voter la confiance au gouvernement de Manuel Valls le 16 septembre prochain.

Ancien député européen et ancien ministre du Développement de François Hollande, l’écologiste Pascal Canfin était l’invité politique de Sud radio, ce jeudi matin. Pense-t-il que le chef de l’Etat se montre dédaigneux avec les pauvres, comme l’écrit Valérie Trierweiler dans son livre ? "Très sincèrement, je n’ai senti aucun dédain envers les pauvres", balaye l’ancien ministre écologiste, qui juge que "la démarche de Valérie Trierweiler n'est pas à la hauteur de la fonction qu'elle a occupée". Selon lui, il faudrait même "mettre fin à cette fonction protocolaire de première dame, qui est vidée de son sens et qui crée plus d’inconvénients pour la fonction présidentielle que d’avantages". Irait-il jusqu’à dire que ce linge sale lavé en public est indigne ? "Ce n’est en tout cas pas opportun. Elle n’aurait pas dû continuer à déballer sur la place publique", tempère-t-il.

Hollande : “un animal politique”

Selon Pascal Canfin, si, pour Valérie Trierweiler, la désillusion est sentimentale, elle est politique pour les Français, puisque sa ligne "s’écarte du contrat passé avec les Français en 2012".

Mais le portrait de François Hollande par son ex-compagne peut-il se révéler dévastateur pour lui ? "Les Français savent faire la différence avec le “Casse-toi, pauvre con” de Nicolas Sarkozy, juge Pascal Canfin. Autant je suis critique sur la politique menée, économiquement inefficace, injuste et politiquement insoutenable, autant je n’ai pas de reproche à faire sur le comportement de François Hollande. C'est un animal politique, sinon il ne serait pas là. Mais ce n’est pas quelqu’un dont le principal problème aujourd’hui est un défaut de personnalité. Le problème est ailleurs", commente-t-il, pointant les difficultés politiques au sommet de l’État.

Reconnaître une Ukraine “biculturelle”

Politiquement, d’ailleurs, le président devait-il suspendre la livraison de frégates Mistral à la Russie ? "Dans le contexte, la France a raison de ne pas livrer le Mistral. Il faut en mesurer l’impact, mais c’est un acte fort, à la mesure du non-respect du droit international de Vladimir Poutine", salue Pascal Canfin, qui note qu’il "faut aller vers une solution politique. Il ne peut pas y avoir une solution simplement militaire en Ukraine".

Pourtant, cette rupture de contrat ne reste qu’un symbole. "Le symbole politique de continuer à vendre des armes à quelqu'un qui se comporte comme Vladimir Poutine était dévastateur, répond l’ancien ministre du gouvernement Ayrault. Il faut se concentrer sur une situation politique qui passe par une fédéralisation de l’Ukraine et la reconnaissance du fait que l’Ukraine est aujourd’hui biculturelle, avec une partie tournée vers la Russie, l’autre vers l’Europe. Il faut attaquer à la racine en nous rendant moins dépendant du gaz russe, en améliorant l’efficacité énergétique chez nous."

Pascal Canfin estime aussi qu’il faudrait "priver les capitaux russes de l'accès aux marchés financiers européens, notamment aux banques chypriotes, dont tout le monde sait que c’est le lieu de blanchiment de l’argent sale du régime russe".

Mais cette décision concernant le Mistral va coûter cher à la France ; plusieurs milliards d’euros. "Tout ne peut pas se réduire à des questions d’argent. Il s’agit de conserver des valeurs. OK, ça coûte de l'argent, reconnaît l’écologiste. Mais la parole de la France est audible."

“On ne peut pas donner un blanc-seing”

Le 16 septembre, le Premier ministre demandera la confiance aux parlementaires. Les Verts doivent-ils la voter ? Non, selon Pascal Canfin. "Nous sommes dans la majorité pour infléchir les mesures qui ne vont pas dans le bon sens. Donner 3 milliards d’euros à la grande distribution sans contrepartie, ça n’a aucun impact et aucun levier en France (…) Ce n'est pas viable. Aujourd’hui, je ne vois pas comment nous pouvons voter la confiance à un gouvernement dont nous pensons que l’action se fait au détriment de ce qui doit être fait pour assurer une nouvelle prospérité à la France. Nous voulons toujours nous situer dans la majorité, mais on ne peut pas donner un blanc-seing alors que nous sommes en désaccord sur le fond."

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