Directive Nitrates : La France “très en retard” selon Rivasi

Alors que la Cour de justice européenne a condamné la France, comme attendu, ce jeudi, pour ne pas avoir transposé correctement la directive Nitrates de 1991 en droit français, Michèle Rivasi, députée européenne écologiste du Grand Sud-Est réagit.

Jointe par Lyon Capitale, Michèle Rivasi se dit "assez choquée" par le laxisme de son pays en matière de "respect des normes européennes environnementales". La France est "très en retard, explique-t-elle. Elle transpose les directives mais ne les applique pas, et pas seulement sur la pollution des eaux aux nitrates, mais aussi en matière de pollution de l'air."

La députée s'inquiète en particulier "des conséquences sur la santé des gens". Elle soupçonne notamment l'existence d'un lien entre cancers hormono-dépendants (prostate, sein) et utilisation des pesticides en France. "Notre pays est champion d'Europe dans les deux cas", précise-t-elle.

“Heureusement que l’Europe oblige la France à agir”

Et la députée de citer un exemple de projet de dénitrification des eaux dans la Drôme, son département d'origine, il y a dix ans. Cette dépollution des eaux nitratées à Bourg-lès-Valence a été abandonnée. "Les efforts faits il y a dix ou quinze ans en France pour dépolluer les eaux en nitrates ont été abandonnés. L'usine de Bourg-lès-Valence a fermé, ce qui est dommage car elle a fait ses preuves, et aujourd'hui on voit les valeurs qui remontent." Et de conclure : "Heureusement que l'Europe oblige la France à agir par ses sanctions. Ce qui est dommage, c'est que ce soit les contribuables qui soient menacés de payer. Si les politiques avaient durablement agi, ce ne serait pas le cas aujourd'hui", regrette-t-elle.

Dans son arrêt rendu ce jeudi, la Cour européenne de justice exige de la France qu'elle procède à "un recensement complet des zones vulnérables" en matière de pollution aux nitrates, et qu'elle mène des actions concrètes pour faire baisser le niveau de pollution des eaux. Si ce n'est pas fait, la Cour menace de prononcer des sanctions financières d'ici à quelques mois. Mais déjà le Gouvernement a étendu à 4 000 communes la directive Nitrates au 1er novembre 2013, provoquant la colère de nombreux agriculteurs cet été.

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