Voeu des échevins 2013
© Tim Douet

Vœu des échevins : un incontournable pour les politiques

Lundi en fin d’après-midi, tous les politiques lyonnais se donneront rendez-vous à la basilique de Fourvière pour le “vœu des échevins”. Le maire remet à cette occasion un sou au cardinal de la ville pour se mettre ainsi sous la protection divine. Une cérémonie religieuse qui réunit les élus de tous bords soucieux de ne pas se couper d’un électorat catholique toujours important à Lyon.

Cannes a sa montée des marches, Lyon les vœux des échevins. Une version moins glam’ de la déambulation en escalier, mais plus “gratin”. Chaque 8 septembre, tout ce que la ville compte de notables se donne rendez-vous à la basilique de Fourvière. On y croise un mélange de grands patrons et d’élus. Ils viennent tous assister à un rendez-vous à ne rater sous aucun prétexte.“Un politique ne gagne pas de voix ce jour-là mais c’est mieux d’y aller”, s’amuse une élue catholique. À la sortie de la cérémonie religieuse, le cardinal Barbarin reçoit d’ailleurs les élus “catholiques” de tous courants pour une réunion.

Gérard Collomb, franc-maçon, remet son sou au cardinal

Preuve de l’importance du rendez-vous, les candidats aux municipales de 2014 s’étaient tous retrouvés le dimanche 8 septembre 2013 au pied de la basilique. Gérard Collomb y vient chaque année remettre un sou au cardinal Barbarin dans une scénographie qui symbolise la soumission du pouvoir politique au pouvoir religieux. De fait, il s’agit de placer la commune sous la protection de la foi catholique. L’an passé, Frigide Barjot, égérie de la Manif’ pour tous, assistait à la scène. L’instant est d’autant plus incongru que Gérard Collomb est franc-maçon et qu’il loge au Grand Orient, une obédience laïque. Sa présence crispe d’ailleurs certains de ses “frères”, qui avaient demandé son exclusion du Grand Orient en se basant notamment sur sa participation au vœu des échevins.

Le jour où les politiques mettent leurs convictions laïques dans leur poche

Pour assister à cette tradition lyonnaise, ils sont nombreux à sacrifier à la “lyonnitude” leurs convictions. “Thierry Braillard, qui a été l’avocat de toutes les associations laïques, vient maintenant tous les ans. Il envoie un signal à une partie de lé’électorat de sa circonscription”, se délecte une personnalité influente du monde catholique. Le secrétaire d’État aux sports est en effet le député de la colline qui prie. Il y a quelques années, Thierry Braillard n’hésitait pas à dire que sa présence au vœu des échevins “ne lui avait rien rapporté et plutôt causé des soucis”. Il était pourtant bien présent le 8 septembre 2013.

La rentrée politique lyonnaise : une cérémonie religieuse

Les élus de tous bords s’y précipitent. Pierre-Alain Muet, le discret député PS de la Croix-Rousse, fait parfois le voyage. Aucun UMP ne manque la cérémonie, pas plus que les centristes, historiquement présents dans les réseaux catholiques à Lyon. Le temps d’une cérémonie, ils siègent tous côte à côte. L’an dernier, Nora Berra était assise à côté de Thierry Braillard. Gérard Collomb était venu avec femme et enfant. Le préfet Jean-François Carenco fait aussi le déplacement, comme le gouverneur militaire de Lyon. D’une certaine manière, la cérémonie religieuse marque la rentrée politique à Lyon.

Lire aussi : “Le vœu des échevins : une tradition renouée sous Vichy”

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