Perrin-Gilbert propose “un pacte de confiance” à Collomb

Nathalie Perrin-Gilbert a présenté à la presse son plan de mandat 2014-2020, qui prévoit la création d’une maison des Pentes et la réhabilitation de l’École nationale des beaux-arts en une sorte de friche type Belle de Mai à Marseille. Pour elle, il s’agit en quelque sorte de forcer la main à Gérard Collomb en prenant les citoyens à témoin lors des arbitrages financiers constitutifs du plan de mandat, qui avaient penché en défaveur du 1er arrondissement lors du précédent mandat.

Ce mardi midi, l'équipe municipale du 1er arrondissement présentait à la presse son plan d'action pour le mandat 2014-2020. Un exercice qui tient plus de la communication que de la réalité politique. Nathalie Perrin-Gilbert et son équipe ont en effet présenté une version 2.0 des promesses de campagne : réhabilitation de l'ancienne École nationale des beaux-arts (ENBA), de la place des Terreaux, du collège Truffaut. Un exercice qui tient presque de la politique fiction.

La Ville de Lyon n'a pas arrêté son plan de mandat, or c'est de ce document que découlent les projets qui seront menés dans les différents arrondissements. Pour Nathalie Perrin-Gilbert, ce n'est pas mettre la charrue avant les bœufs, mais "expérimenter une nouvelle approche" dans ses relations avec le maire de Lyon, très tendues lors du précédent mandat, ce qui les a conduit en mars dernier à faire listes séparées aux municipales.

"Lors du précédent mandat, mes interventions pouvaient apparaître comme un cheveu qui tombe dans la soupe, alors qu'elles reposaient sur des faits", explique Nathalie Perrin-Gilbert. Pour ce mandat qui s'ouvre, elle change donc de tactique. "Gérard Collomb a demandé aux maires d'arrondissement de lui donner leur feuille de route pour que ses services puissent le chiffrer. Nous avons répondu", explique la maire du 1er arrondissement. Et d'ajouter : "Le maire de Lyon a dit, lors de son investiture, qu'il était maire de tous les Lyonnais. Je le crois. Maintenant, la balle est dans son camp."

Faire de l’ENBA une Belle de Mai lyonnaise

Dans son nouveau modus operandi, Nathalie Perrin-Gilbert transforme les habitants du 1er en témoins de ses relations avec la mairie centrale. Dans les prochains jours, elle fera distribuer son plan de mandat dans toutes les boîtes aux lettres de l'arrondissement. Si, fin novembre, ses projets sont victimes des coupes sombres budgétaires de Gérard Collomb, elle aura trouvé un bouc émissaire tout désigné.

La feuille de route pour les prochaines années de l'équipe du 1er arrondissement n'est en effet pas chiffrée, ni validée de concert avec la Ville de Lyon et le Grand Lyon. "Ce que nous proposons n'est pas irréaliste financièrement. Nous ne disons pas que nous ferons tout mais nous présentons le projet que nous voulons mettre en œuvre", prévient Nathalie Perrin-Gilbert.

Pour la rénovation de l'ENBA, la maire du 1er promeut aussi un projet évolutif dans le temps, en prenant en exemple la Belle de Mai à Marseille. "Nous pourrions commencer par un plateau ouvert aux artistes dans un premier temps. Gérard Collomb va comprendre l'innovation culturelle que nous lui proposons. Nous allons lui proposer un pacte de confiance", suggère-t-elle.

4 projets non négociables

Dans les tractations qui vont s'ouvrir avec le maire et président du Grand Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert fixe 4 points non négociables : la maison des Pentes sur le site de l'ancien collège Truffaut, l'implantation de producteurs à la halle de la Martinière, le réaménagement de la place Chardonnet et l'ENBA.

Pour trouver des financements qui manqueraient sur certains projets, Nathalie Perrin-Gilbert évoque la possibilité de demander de l'aide au conseil régional ou de faire appel aux fonds de l'Union européenne.

La réponse de Gérard Collomb devrait être connue au plus tard fin novembre, quand il présentera le plan d'investissement du mandat, après avoir trié les promesses de campagne en abandon ou en réalisation.

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