Assia
Domicile d’Assia ©JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Assia : ado en crise ou djihadiste convaincue ?

Assia, l’adolescente de 15 ans mise en examen pour avoir utilisé la carte bleue de ses parents lors de sa fugue à Marseille, a un profil particulier. “Nous sommes face à un cas solitaire”, avance le procureur de Vienne. La justice a d’ailleurs demandé une expertise psychiatrique de la jeune fille.

La justice ne s'en cache pas vraiment. La mise en examen de la jeune fille, qui fait d'ailleurs l'objet d'une mesure de liberté surveillée et d'un suivi par un éducateur, est aussi une mesure de surveillance.

“Paumée” mais déterminée

Le profil de la jeune Assia s'avère complexe. L'adolescente est décrite comme une jeune fille "paumée", "mais souhaitant réaliser l'expérience de sa vie en faisant le djihad", a déclaré le procureur.

La jeune fille avait quitté le domicile parental situé à Villefontaine et pris le train en direction de Marseille. Une fois là-bas, Assia a rencontré plusieurs individus avant d'atterrir dans un bar, près de la gare Saint-Charles. C'est à cet endroit que ses parents l'ont retrouvée, dans la nuit de samedi à dimanche. La justice l'avait repérée dans la cité phocéenne grâce à l'utilisation qu'elle faisait de la carte bleue de ses parents. Aussitôt, l'adolescente a été placée en garde à vue puis transférée le dimanche à Bourgoin-Jallieu.

Pathologie, endoctrinement réel ou crise d’ado ?

Lors de sa mise en examen, le juge pour enfants a également ordonné une expertise psychiatrique pour "mesurer son degré de responsabilité pénale et l'éventuelle existence de pathologie mentale". Durant sa garde à vue, les propos de la jeune fille n'étaient pas "idéologiquement construits, elle a même une conscience religieuse ou idéologique particulièrement faible", nous a expliqué le procureur, en précisant qu'Assia ne parle pas arabe. "Il semble qu'elle apprenne par cœur les sourates, sans réellement comprendre le sens", a encore relevé le procureur.

Lui-même s'est d'ailleurs dit "extrêmement circonspect sur la réelle prise de conscience de cette demoiselle par rapport aux faits". Dimanche soir, alors que le procureur lui signifiait la prolongation de sa garde à vue, la jeune fille s'est mise à rire.

Laissée libre sous surveillance de la PJJ

Il y a un an environ, la famille d'Assia avait décidé de quitter Vénissieux pour venir habiter à Villefontaine, dans le nord Isère. "Ils voulaient changer d'air", nous a expliqué une source judiciaire. Depuis plusieurs mois, ils avaient constaté un changement dans les tenues vestimentaires de la jeune fille. Elle avait déjà fugué à deux reprises, et prenait ses cours par correspondance.

La jeune fille a été laissée libre, sous surveillance d'un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Un dossier d'assistance éducative a également été ouvert par le parquet de Vienne.

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