Internat Favre Manifestation
©J.Bernard

La fermeture de l’internat Favre gêne le conseil municipal

En marge du conseil municipal, une soixantaine de personnes sont venues manifester contre la fermeture de l’internat Favre, une structure d’accueil d’enfants en difficultés scolaires dans le 4e arrondissement.

L’internat Adolphe-Favre sera fermé en septembre 2015. La décision avait été annoncée le 8 décembre au personnel via les syndicats et a été confirmée ce vendredi lors du conseil municipal.

Anne Brugnera, adjointe à l’éducation du maire de Lyon, s’est chargée de l’explication : "La réforme des rythmes scolaires fait augmenter notre budget. Nous devons donc faire des efforts. Nous ne pouvons pas assumer seuls les coûts de fonctionnement de l’établissement."

Comment en est-on arrivé là ?

Cet établissement qui accompagne des enfants en difficultés scolaires a aujourd’hui des problèmes de financement.

Pourtant de 2005 à 2009, l’internat était certain de pouvoir compter sur un financement annuel autour d’1,7 million d’euros. L’établissement avait reçu le label d’internat de réussite éducative dans le cadre des Contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) et une convention entre l’État et la Ville de Lyon avait été signée.

En vertu de celle-ci, l’État a subventionné l’établissement à hauteur de 485 000 euros annuels pendant cette période. Le conseil général du Rhône participait alors à hauteur de 40 000 euros quand la Ville de Lyon finançait à hauteur d’environ 1,2 million.

Le label a dû cependant disparaître en 2010 pour être remplacé par le dispositif des internats d’excellence lancé par Fadela Amara, auquel l’établissement n’était pas éligible. Il s’était alors retrouvé au bord de la fermeture.

Après négociation avec la Ville de Lyon, l’État s’était engagé à assurer une subvention mais minorée de 35 % par rapport à celles versées avant 2010. Au lieu des 485 000 euros, l’État consentait un effort de 200 000 euros. Suffisant pour sauver l’établissement jusqu’en décembre 2014, date de la fin programmée de cette subvention.

Huit postes avaient néanmoins été supprimés au sein de la structure, et sa capacité d’accueil réduite à 60 enfants. Ceci explique que les frais de fonctionnement soient passés d’1,7 million d’euros à 1,2 million d’euros annuel à partir de 2011.

Le revirement de Gérard Collomb

Gérard Collomb invoque désormais le coût que fait peser la réforme des rythmes scolaires pour expliquer ce refus d’assurer les 1,2 million d’euros nécessaire au fonctionnement de l’établissement qui ne peut plus compter sur les subventions de l’État.

Un revirement pour lui qui avait négocié avec l’État en 2011 pour accorder un sursis à l’Institut.

Isabelle Granjon, élue de Lyon Citoyenne et Solidaire considère pour sa part que ce coût n’est pas prohibitif en comparaison à d’autres projets : "Le musée des Confluences, c’est 200 ans de fonctionnement de l’internat Favre."

Fabienne Lévy, conseillère générale UDI, a regretté par ailleurs "qu’aucune solution alternative n’ait été trouvée alors même que le désengagement de l’État était prévisible".

Le personnel intégré à la Métropole ?

L’édile lyonnais a répondu que du fait du caractère facultatif de la compétence, La Ville, avec ses faibles marges de manœuvre devait se concentrer sur "ses compétences obligatoires".

Son adjointe à l’éducation, Anne Brugnera a assuré pour sa part, que le personnel de l’internat serait réintégré au sein de la future Métropole dans les services liés à l’enfance. Une solution logique alors que la Métropole récupérera au 1er janvier les compétences du conseil général.

Le personnel en grève depuis le début de la semaine a cependant annoncé qu’il continuerait à se faire entendre.

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