Procès du Carlton : libertinage, pas de prostituée selon DSK

Dominique Strauss-Kahn a donné ses premières explications au procès du Carlton, où l’ancien directeur du FMI est accusé de proxénétisme aggravé. Lors de son audition, il a répondu au sujet de ces fameuses soirées, parlant de “récréation” dans un emploi du temps surchargé, alors que d’anciennes prostituées ont livré une version bien différente.

Jade n’a pas mâché ses mots. "C’était comme un tableau de l’Antiquité, ce monsieur au milieu de toutes ces filles", a décrit l’ancienne prostituée, évoquant un après-midi à l’hôtel Murano, à Paris, en 2010. La scène, "bestiale", ne ressemblait en rien au libertinage, selon elle.

Après-midi “ludique et amical”

Dominique Strauss-Kahn, calme, impassible, vêtu d’un costume sombre et d'une cravate gris clair, campe lui sur ses positions. "C’était un après-midi ludique et amical. J’avais une vie trépidante avec quelques soupapes de récréation", a-t-il affirmé. L'ancien directeur du FMI dit même avoir en "horreur les relations sexuelles tarifées", lui cet homme à qui il est arrivé "dix fois la situation qu'une femme s'offre" à lui.

DSK préfère la fête, comme il le souligne. Pourtant ce côté reste très éloigné des descriptions apportées par deux prostituées, Jade et Mounia. Cette dernière évoque même un rapport difficile avec Dominique Strauss-Kahn lors d’une autre soirée, dans une suite de ce même hôtel. Venue de Lille, accompagnée par David Roquet, Fabrice Paszkowski et Jean-Christophe Lagarde, elle décrit le buffet et les petites discussions. Puis Dominique Strauss-Kahn qui partait dans une chambre.

“Que s’est-il passé ? l’interroge doucement le président.

– On est montés dans la chambre. J’ai montré quelques réticences, par des gestes, car je n’acceptais pas cette pratique”, raconte la jeune femme d’une petite voix, décrivant un rapport "brutal mais consenti".

Sur cet épisode précis, le président questionne à son tour Dominique Strauss-Kahn :

“Saviez-vous qu’elle pleurait ?

– Absolument pas, affirme M. Strauss-Kahn d’une voix forte. Sinon, cela m’aurait glacé. Je n’ai pas le souvenir d’une quelconque résistance.”

Paszkowski, l’ami intime

Au sujet de l’organisation de ces soirées, Dominique Strauss-Kahn affirme, comme au cours de l'instruction, n’avoir rien demandé. Il était invité par un ami intime, Fabrice Paszkowski, rencontré dès 2002. Depuis lors, il en appréciait le regard politique, échangeait volontiers avec lui. Ce dernier se rendra même aux obsèques de la mère de Dominique Strauss-Kahn.

“Pourquoi n’avez-vous rien dit à votre ami ? demande le président à Fabrice Paszkowki.

– Parce que je trouvais peu glorieux de ne pas être entouré de filles”, dit le copain, organisateur de ces petites soirées “récréatives”, ne voulant pas avouer à son ami politicien qu'il avait recours à des prostituées.

En tout cas, il y a un abîme entre ce qu’ont décrit les prostituées et ce qu’ont vécu les prévenus, notamment Dominique Strauss-Kahn.

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