Avec l’Hôtel-Dieu, Collomb joue une part importante de son mandat

Engluée dans la crise de Radio France, la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, était tout de même à Lyon pour lancer les travaux du Grand Hôtel-Dieu. Une aubaine pour Gérard Collomb, qui lance l’un de ses projets majeurs en grande pompe.

"Rendre aux Lyonnais le bâtiment le plus prestigieux de l’agglomération." Cinq ans que Gérard Collomb fait cette promesse de transformer l’Hôtel-Dieu pour rendre le lieu accessible à tous. "Qu’est-ce que cinq ans par rapport aux deux siècles qu’il a fallu pour édifier l’Hôtel-Dieu ?" s’est justifié le maire de Lyon. Mais, ces derniers mois, le retard a fait circuler des rumeurs sur le possible retrait des investisseurs Eiffage et Intercontinental (lire ici et là).

Visite prétexte

Le lancement officiel des travaux ce vendredi, en présence de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, vient démentir ces inquiétudes. L’Hôtel-Dieu sera bel et bien un complexe hôtelier et commercial de 51 500 m² destiné à "redynamiser le quartier". Les trois ans de travaux sont confiés à la société Eiffage, dont la présence du PDG Pierre Berger ce matin justifie l’importance des enjeux.

Avec cette visite-spectacle de la ministre entourée d’une nuée de journalistes – prétexte à mobiliser l’attention sur ce projet phare –, Gérard Collomb marque une étape majeure dans son troisième mandat. Mandat dont le programme pluriannuel d’investissement n’a toujours pas été présenté, un an après l’élection municipale de mars 2014.

Mais Fleur Pellerin, pressée d'en finir au vu de la vitesse à laquelle elle a débité son discours, n'a fait aucune annonce nouvelle, si bien qu'on s'interroge sur le bien-fondé de cette visite ministérielle menée au pas de charge. Les travaux devraient être terminés d’ici à 2019, soit deux ans avant les prochaines municipales. Date bien opportune.

Un investissement estimé à 250 millions

Totalement privée, l’opération portée par le groupe Eiffage devrait coûter "environ 250 millions d’euros". Un chiffre qui n'a rien de définitif, mais qui est un "ordre de grandeur à préciser", d'après un dirigeant d'Eiffage.

L’État, pour sa part, a prévu d'allouer une subvention de 5 millions d’euros au titre de la rénovation d’un édifice classé.

La Ville de Lyon, impactée par un budget restreint depuis janvier 2015 et un plan d’économies qui passe par la réduction des investissements, financera néanmoins les travaux de voirie et les façades extérieures du bâtiment. Elle injectera également, selon le PDG d’Eiffage, "2 millions d’euros dans [le projet de création de] la Cité de la Gastronomie", qui doit coûter près de 16 millions d’euros. Son financement n’est d’ailleurs pas totalement bouclé.

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