Dans un contexte de grave crise économique, l'artiste Philippe Moncorgé nous reçoit dans son atelier d'Ainay pour parler plouf économie. Un peu de poésie dans un monde de traders !
Il y a, dans le (trop) tranquille quartier d'Ainay, un endroit perché, sous les toits, où vit, travaille, dort, prie, s'amuse et réfléchit le "Moncorgé". Le Moncorgé est un être grand, par la taille et la générosité, qui ne porte que des chaussettes roses, teintes avec un caillou australien. Le Moncorgé aime en effet les cailloux plus que tout. Le Moncorgé est d'ailleurs diplômé de gemmologie. Le Moncorgé se définit comme un artiste primitif - mais pas primaire - puisqu'il utilise la terre comme matière et couleur dans la composition de ses oeuvres : "la Terre constitue mon langage, mes créations puisent leurs bases autant dans la terre matière que dans la symbolique de la terre". Dans l'atelier du Moncorgé s'entassent des centaines et des centaines de pots de terre, de toutes grosseurs, de tous pigments et de toutes provenances. Extra.
Nous avons rencontré le Moncorgé un 26 juin, le lendemain de la disparition du "Jackson", autre artiste de génie, avec des chaussettes blanches celui-là.
Chrétien pratiquant, artiste atypique, le Moncorgé nous a cuisiné du maquereau et des crevettes, vendredi oblige. Servis sur la Symphonie nème9 de Beethoven. Comme le Beethoven, le Moncorgé est un génie. C'est lui qui créa la plouf économie, il y a sept ans. Un acte GGP, gratuit, généreux et poétique qui n'a d'autres objectifs que d'avoir le moins d'objectifs possibles. Ce qui la différencie des autres économies. Concrètement, c'est lancer un caillou, faire des ploufs, des vagues et des ronds dans l'eau. Après les courses, nous avons tous ploufé dans la fontaine de la place Antonin Vollon (2e). S'en sont suivies des lectures du Journal de Jean-René Huguenin, des cabrioles chorégraphiées et d'intenses périodes de bonheur. Car c'est ce qui caractérise le Moncorgé : un immense élan de bonheur. Dans la souffrance et la difficulté, authentique évangile de l'artiste.
Inutile et indispensable à la fois le Moncorgé. Un révolutionnaire de la poésie et de l'amour. Un revendicatif de la douceur.
LE MENU DE PHILIPPE MONCORGE
Salade de roquette - Epluchures de carottes
Maquereaux et crevettes - Simples et bons, cuits au four, fenouil
Pommes de terre - Rôties dans l'huile, fines herbes
Salade ananas-oranges - Compotée de zestes citron-oranges confits à la canelle
LA RECETTE
Faites cuire les pommes de terre. Une fois cuites, les couper en deux et les faire revenir dans de l'huile d'olive. Ajoutez du persil plat.
Videz les maquereaux. Mettez-les dans un plat en terre cuite, style tajine, avec les crevettes. Mettez au four une demi-heure. Pendant ce temps, coupez des zestes d'oranges et de citron que vous ferez revenir dans une casserole, pendant deux à trois heures. Ajoutez de la canelle, le jus d'un citron et de la crême fraîche en fin de cuisson.
LE MARCHE
Chez Momo - Proxi
Ananas, carottes, citrons, fenouil, oranges, persil plat, roquette, vin blanc de table, crème fraîche, yaourts, pommes de terre : 14,26 euros
A Ma Vigne
Côteaux du Lyonnais : 4,40 euros
Boulangerie des Antonins
1 flûte : 1,10 euro
La poissonnerie d'Ainay
5 maquereaux, 5 crevettes : 15,08 euros
Petit Casino
Chablis : 9,97 euros
Santa Lucia
Apéro au bar : 5,19 euros
Total : 50,00 euros
Rendu :0,00 euro
Par Guillaume Lamy & Thomas Coudert - Photo : Loll Willems
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