En 2017, le nombre de demandes d’asile a progressé de 26 % au guichet unique de Lyon pour les départements du Rhône, de l’Ardèche, de l’Ain et de la Loire, et atteint 6 950 demandes. Une augmentation supérieure au niveau national (17 %), mais qui reste gérable selon la préfecture.
Au guichet unique de la préfecture de Lyon pour les départements du Rhône, de l'Ardèche, de l'Ain et de la Loire, la préfecture a reçu 6 950 dossiers de demande d'asile en 2017. Soit une augmentation de 26 % par rapport à 2016. Cette augmentation est supérieure au niveau national, où le nombre de demandes a progressé de 17 % en 2017 pour atteindre 100 412 dossiers. Un niveau "historique", estime Pascal Bride, le directeur de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), même si, sur le temps long, on se rend compte que la France a déjà connu des périodes d’immigration très importantes. Dans les plus de 100 000 dossiers traités en 2017, seuls 73 689 sont des premières demandes d'asile. Les autres sont des dossiers traités les années précédentes (7 442), des mineurs accompagnants (19 141) dont les dossiers ne sont pas traités par l'Ofpra car leur présence est de droit sur le territoire français, et des réouvertures de dossier (140). À titre de comparaison avec 2017, en 1989 la France avait reçu 61 422 premières demandes. "Ce n'est pas un afflux massif", a d'ailleurs commenté Pascal Bride.
Une baisse “assez forte” des délais d’instruction des dossiers
Contacté, Emmanuel Aubry, secrétaire général de la préfecture du Rhône et préfet délégué pour l'égalité des chances, a estimé que la situation était toujours bien gérée par la préfecture, même si "le dispositif est fortement sollicité mais a connu avec un renfort des effectifs au niveau du guichet unique pour répondre au plus vite". Il s'est aussi félicité de la baisse "assez forte du délai d'instruction des dossiers au sein de l'Ofpra" : "Entre l'ouverture du dossier et la décision de l'Ofpra, le délai est aux alentours de 3 à 4 mois aujourd’hui", a-t-il précisé.
Forte augmentation des départs volontaires
Concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF), Emmanuel Aubry estime qu'elles ont été globalement stables en 2017, tout en précisant que le nombre de "reconduites à la frontière" dans le département a "légèrement progressé". Les retours volontaires aidés ont eux augmenté de 40% en un an pour atteindre 450 retours en 2017. "Il y a un dispositif d'aide au retour qui joue à plein, notamment vers les pays des Balkans, notamment l’Albanie", a ajouté Emmanuel Aubry. En avril 2016, Didier Leshi, le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) confiait à Lyon Capitale que cette aide financière de 650 euros pouvait s'accompagner d'"une aide à la mise en place économique dans leur pays".