Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaîtront devant la cour d’assises de Puy-en-Velay. Une énième étape judiciaire qui pourrait être synonyme de rebondissement dans une affaire encore trop floue.
Bientôt cinq ans que la petite Fiona a disparu. Une poignée d’années qui n’ont en rien désépaissi le mystère ambiant qui gravite autour de l’affaire. Ce lundi, les jurés se sont réunis en vue de l’ouverture du procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, mère et beau-père toxicomanes de la fillette décédée.
Retour en 2016 : la première est condamnée à cinq ans de prison pour “non-assistance à personne en danger”, le second a écopé de vingt ans de prison pour avoir portés des coups susceptibles d’avoir tué Fiona. Depuis, impossible de mettre le doigt sur les circonstances exactes de la mort de la fillette.
Jusqu’ici, les deux accusés se renvoient la faute, parfois avancent la théorie de l’accident ou même de l’amnésie liée aux drogues. Parallèlement, la dépouille de Fiona, enterrée aux alentours du lac Aydat (Puy-de-Dôme) selon les parents, reste introuvable. Le procès en appel, qui devrait s’étendre sur deux semaines, se fera donc sans autopsie.
Un différend entre avocats en toile de fond
Déjà en octobre dernier, la première audience en appel a été suspendue. La défense a quitté alors la salle, accusant Me Marie Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger, d’avoir mis en cause leur “probité”. Elle supposait alors une connivence entre l’avocat de Berkane Makhlouf, Me Mohamed Khanifar et le conseil de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie.
Les propos seront repris par la père de Fiona, Nicolas Chafoulais, qui dénonçait alors des “arrangements entre amis”. Aujourd’hui poursuivi pour diffamation, ce dernier espère toutefois que le procès pourra reprendre son cours. “Maintenant, il faut que la justice prouve qu’elle est compétente, a-t-il demandé. Il va falloir recentrer le procès sur les faits et qu’on découvre ce qui est vraiment arrivé à ma fille.”
Trois témoins susceptibles de “basculer le procès”
Un trio de nouveaux témoins sera présenté à la barre, lors de cette audience en appel. La première, une amie de Cécile Bourgeon, les deux autres, des officiers de police judiciaire. Selon Me Grimaud, les trois nouveaux intervenants “vont apporter de nouveaux angles de compréhension. Je pense qu’ils peuvent faire basculer le procès. Je compte bien les exploiter pour obtenir la vérité.”
Détenue depuis 2013, Cécile Bourgeon, elle, pourrait quitter la maison d’arrêt de Lyon-Corbas en février si la cour d’appel valide le jugement de la cour d’assises du Puy-de-Dôme qui l’acquittait de faits criminels.