Il permet aux voitures, aux piétons, au métro et aux trams de cohabiter, non loin des trains. Mais il coupe le centre-ville lyonnais et isole la Confluence. A quand la disparition de la verrue de l'hyper-centre ?
Avec l'Anneau des Sciences, vous allez aimer l'autoroute. La promesse formulée par Gérard Collomb a été contredite par la possibilité, d'après le cabinet TTK, de reconfigurer les quais du Rhône en boulevard urbain quand bien même le périphérique ne serait pas bouclé (lire ici). Ce débat-là n'est sans doute pas tranché.
Une autre question mérite d'être posée : qu'en sera-t-il du centre d'échange de Perrache, la principale verrue du centre-ville, le blockhaus qui coupe le coeur historique lyonnais de son nouvel hyper-centre, la Confluence ?
Trains, Trams, Métro, Autos, piétons : la super concentration
A priori peu de changement. Le centre d'échange restera. Périphérique ou pas. Ne serait-ce que parce qu'il permet le passage des voitures en dessous des rails du métro et du tramway, lesquels ne passent pas bien loin des trains qui eux flottent à six mètres au-dessus du niveau du sol.
Quant aux piétons, ils lévitent à R + 12 mètres, que ce soit pour rejoindre un quai, accéder au mini-centre commercial ou encore pour rallier la Confluence depuis la place Carnot. Une configuration qui relève un peu du Cinquième Elément . "Le centre d'échange n'est pas si mauvais que cela, puisqu'il est peu consommateur de foncier", relève Sébastien Chambe, directeur des politiques d'agglomérations au Grand Lyon.
Avec l'Anneau des Sciences, le flux de voiture devrait selon les estimations réalisées par la communauté urbaine, baisser de 125 000 à 50 000 véhicules/jour. Une telle diminution pourrait permettre de réduire de moitié le nombre de trémies de l'échangeur qui passeront de six à trois. Voire une seule si les cloisonnements disparaissent. A la sortie du tunnel de Fourvière, dans le sens Nord>sud, un première carrefour à feux tricolores serait créé au niveau de la rue d'Enghien, avec tourne à droite et tourne à gauche (voir visuel ci-dessous). Autrement dit l'automobiliste voulant rallier Ainay ou Bellecour n'aura plus besoin de passer par l'échangeur.
Les autres ressortiront côté Rhône avec un premier carrefour, au niveau de la rue de la Charité et de son prolongement, la rue Delandine (voir visuel ci-dessous). Là, apparaîtrait une grande place aménagée "à l'image de la place Antonin Poncet", souffle-t-on à la communauté urbaine. Elle agirait comme un giratoire, "à l'instar des place parisienne, la Concorde par exemple", explique Marion Kluijtmans, chargée de mission au Grand Lyon. Sous cette place, le flux nord-sud s'organiserait en souterrain. Mais ce ne sont là que des esquisses, qui seront précisées à l'avenir.
Un cheminement piéton nord-sud
Ces croquis montrent une reconfiguration totale des espaces publics situé de part et d'autre du centre d'échange. Mais ce dernier change peu. "Il est assez peu probable qu'il disparaisse d'ici à 20 ans", confirme Julia Kapp, architecte urbaniste chez l'agence Ruelle. Ce cabinet a été mission par la collectivité pour imaginer quelques améliorations au bâti.
Première piste évoquée d'ici à 2020 : la piétonnisation de la voute automobile qui relie aujourd'hui la place Carnot et la place des Archives, à l'ouest de l'escalator (à gauche sur l'image). L'agence réfléchit à quelques opérations qui permettent "d'enlever l'impression de passer par un tunnel coupe-gorge", selon Julia Kapp. Des ouvertures sont donc imaginées. L'enjeu est de créer du lien entre les deux places, portes d'entrée du nouveau et de l'ancien centre-ville. Lien qui intéresse au premier chef l'université catholique dont les deux campus (l'actuel, et le futur, à la place des anciennes prisons) se trouvent de part et d'autre du centre d'échange.
Interventions sur le bâtiment
Le toilettage du bâtiment est aussi au programme. La communauté urbaine souhaite atténuer l'effet muraille, peut-être par des percées visuelles. "Nous travaillons sur la reconfiguration des issues de secours qui ressemblent à des tentacules qui s'échappent du bâti", ajoute Julia Kapp. L'agence Ruelle va aussi proposer un accès plus visible à la gare depuis la place Carnot, exhumant l'ancien parvis de la gare au niveau de la station de taxi. Aujourd'hui le voyageur enjambe ce parvis qui est complètement caché par le centre d'échange et la passerelle qui le prolonge.
Une mesure radicale serait la réalisation d'une gare au niveau 0, les trains passant à six mètres au-dessus du niveau du sol. Elle permettrait de raboter le centre d'échange sur sa hauteur. Mais le projet serait extrêmement couteux, "surtout si l'on veut ne pas interrompre le trafic des trains pendant le chantier". La priorité de la SNCF est Part-Dieu, en voie de saturation. L'élargissement du hall d'accueil et la création d'un nouveau quai sont notamment dans les cartons. Perrache attendra.
Perrache est l'erreur de Louis Pradel. C'est gênant pour le développement de la Presqu'ile. Gérard Collomb commet la même erreur dans l'Est avec son entêtement pour le Stade Aulas. Qui pourra lui faire comprendre ?
Il la commets là aussi l'erreur... Perrache ne méritait pas la double peine, Gérard Collomb la fait !Que dire de la sortie sud de l'A7 après le centre d'échange qui vient butter sur un mur(placette) alors qu'il fallait aller tout droit pour rejoindre le Rhône et l'Axe Nord-Sud...Et bien non, l'on se retrouve avec des culs de sacs de par et d'autres et donc des bouchons et de la pollution encore plus grande car les voitures seront toujours arrêtez aux feux rouges !
Deux commentaires à charge pour Gérard Collomb et/ou le grand stade, par toujours les mêmes commentateurs névrosés !!!Bravo pour votre entêtement les gars 🙂
Vraiment pas très enthousiasmantes, ces esquisses du Cours de Verdun, vraiment trop routières, trop bitume !Je rêve d'un boulevard de seulement 4 voies, qui irait du Rhône à la Saône en passant sous deux trémies du centre d'échanges, boulevard bordé de deux trottoirs larges de plus de 50 mètres, plantés d'arbres et de pelouses. Sous un de ces trottoirs, un tunnel réservé aux TC, reliant l'axe nord-sud à un pont sur la Saône, puis un tunnel TC sous Fourvière.
Les deux chaussées automobiles dessinées par DUMETIER et l'Atelier V&P aux pieds des immeubles de chaque côté du Cours gagneraient à être remplacées par des allées piétonnes, un peu comme la Place Antonin Poncet, côté nord.
Un autre vœu pour l'agrément de ce quartier : Depuis bientôt 40 ans, les TCL ont accaparé la voûte centrale sous la gare Sncf, pour des manœuvres ou le garage du métro. Quel Maire, quel Président de la Métropole de Lyon aura enfin l'audace d'imposer que cette situation cesse ? Il est impératif que le métro fasse son rebroussement au plus court (comme le B aux Charpennes), même s'il conserve deux voies en station (une seule aux Charpennes) et qu'il libère la voûte.
Enfin, si l'agence Ruelle réfléchit à quelques opérations qui permettent 'd'enlever l'impression de passer par un tunnel coupe-gorge' (selon Julia Kapp), je suggérerais la diminution de largeur du terre-plein devant la gare Sncf.La proposition Ruelle étant de pouvoir entrer dans la gare Sncf depuis en bas, diminuer ce terre plein (devenu sans grande utilité) raccourcirait les voûtes d'autant.
Ah enfin des commentaires constructifs sur ce site ! C'était inespéré ! Déjà rien que de retrouver une communication en surface des rues de la Charité et Delandine, sera un pas un avant énorme pour le quartier !! (pourquoi ne pas faire de même avec les rues Vaubecour et Collonge ??) Ca plus les aménagements de Ruelle pour faciliter la traversée du centre d'échange et de la gare, augurent de retrouver un second souffle pour le quartier !!! (...)
(...) Bien sûre on pourrait encore faire mieux Nanar, et tes idées concernant les voutes de Perrache seraient à étudier très sérieusement pour y faciliter la vie des gens ...
En 2001 une étude du Grand Lyon envisageait que la gare routière dans le centre d'échanges soit supprimée (des trams se subsituant de plus en plus aux bus). Les rampes des bus pourraient être enlevées (ce qui allègerait l'allure générale et l'emprise du C.E.) et l'étage de la gare routière convertie en autres équipements : expositions, salle de sport, commerces ?
@eilage,Vous faites quoi de cette arrivée de ce que serait l'ancienne A7 sur un cul de sac ( le mur étant une place) lorsque l'on débouche depuis le centre d'échange en direction de Marseille coté Rhône ?C'est fait de brique et de broque ! Ca s'appelle la double peine pour les habitants du cours de Verdun qui auront en plus de la circulation les bouchons sous leur fenêtres à cause de feux !ça va être du sport de rejoindre l'axe nord/sud depuis le cours de Verdun !
@(pseudo)lyonnais : le principe de déclasser l'autoroute A6/A7 est bien de faire un boulevard urbain, avec des feux, des passages piétons et autres. Ne vous focalisez pas sur ce point précis que vous appelez 'mur' puisque la circulation sera régulée sur bien plus qu'un feu, en amont et aval du centre d'échange. Changer la classification de l'infrastructure veut dire également réduire le nombre de voie, réguler celles ci, et donc inciter les utilisateurs à l'emprunter juste quand c'est nécessaire
Je ne pense pas non plus que ces croquis soient parfait, il faut relativiser aussi, il s'agit juste d'une première esquisse ... Les idées que vous apporterez ici ou ailleurs seront autant de choses qui pourront faire avancer le projet positivement ... (on est en 2013, allo !!) Tomber sur le dos de tel ou tel politique systématiquement, n'est pas très constructif au contraire ... Bien à vous !
Moi également je verrai bien la trémie sous le C.E. se prolonger jusqu'au quai du Rhône, pour éviter cette sensation de 'mur', agrandir encore l'espace publique, et limiter les contre-allées diverses le long du cours de Verdun ...
Ce qui est particulier avec le 'blockhaus' et le Cours de Verdun, c'est qu'on attribue toutes les fautes au premier, qui finalement n'occupe qu'un cinquième de la surface totale, et qu'on oublie que les voies autoroutières et routières pourrissent complètement les quatre autres cinquièmes. Il y a là DEUX fois la surface de la Place Carnot à récupérer pour les habitants
La suggestion d'Eilage, prolonger les trémies à chaque extrémité du blockhaus, est une idée intéressante aussi. Même si on n'enterre pas totalement - couvrir les voies (après en avoir restreint le nombre) et dissimuler le béton sous terre et plantations. Un peu comme la butte qui recouvre la voie expresse à Caluire, entre le quartier St Clair et le Rhône. Je crois que les riverains apprécieraient, et pas seulement eux..