Après le transfert, le blocage de la prison de Lyon

Démarrage en douleur pour la maison d'arrêt de Corbas. Dès 6h30, une trentaine de surveillants (quinze selon l'administration pénitentiaire) se sont rassemblés devant la porte de la maison d'arrêt. Objectif : empêcher les extractions de détenus, à savoir leur transfert vers les tribunaux.
Cette technique, sorte de piquet de grève sans la grève (les surveillants n'en ont pas le droit) a été préconisée par les trois principales organisations syndicales de surveillants (Ufap, FO et la CGT) qui appellent à un "blocage progressif" des prisons françaises pour réclamer de meilleures conditions de travail.
A Corbas, comme ailleurs en France, ce blocage s'est révélé surtout symbolique. Peu après 9h, les gendarmes sont intervenus pour "écarter" les surveillants et libérer la sortie de la prison, permettant ainsi une extraction judiciaire. L'intervention s'est déroulée dans le calme alors qu'aux abords de Fleury-Meirogis, les gendarmes ont utilisé des gaz lacrymogènes.
A 11h30, le rassemblement était levé. Les trois organisations syndicales devraient continuer ce type de blocage pour les prochaines matinées. A moins que le ministère de la Justice ne fasse un geste significatif dans leur direction.
A Corbas, même si la maison d'arrêt ne connaît pas encore la surpopulation, les syndicats attendent surtout une augmentation des effectifs. "La prison est ultra-moderne. Mais on nous confit de nouvelles missions sans nous donner le personnel qui va avec, constate Emmanuel Chambaud, responsable du syndicat Ufap pour les prisons de Lyon. Certes on a réussi a obtenir douze postes de surveillants mais il faudrait en embaucher davantage. Au moins quinze. Car de nouvelles tâches se sont rajoutées comme le placement sous surveillance électronique et les téléphones pour les personnes condamnées".
Il cite un autre exemple : "On a un superbe gymnase et un terrain de foot. Pour ces infrastructures, on doit avoir trois moniteurs de sport et non pas un seul !"
L'embauche du personnel permettrait, selon les personnels mobilisés, de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. Faute d'effectif suffisant, les surveillants sont parfois rappelés alors qu'ils sont en repos hebdomadaire.
De son côté, l'administration pénitentiaire, tout en "prenant acte de ce mouvement", souligne les efforts consentis par le ministère de la Justice : "l'ouverture de 6234 nouvelles places sur le plan national en 2009 a entraîné un recrutement massif 1974 surveillants", explique-t-on à la direction interrégionale.
"C'est vrai, répond le responsable de l'Ufap. Des emplois sont créés pour les nouvelles structures qui ouvrent. Pas pour les transferts. Or à Lyon-Corbas, il s'agit d'un transfert". On commence donc dans des conditions déplorables".

Lire aussi notre article : Corbas : la nouvelle prison déjà dépassée ?

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