La police, appelée par la direction de Lyon 2, est intervenue sur le campus situé quai Claude-Bernard, à la suite de heurts. Cinq personnes ont été interpellées. Un peu plus tôt dans la journée, 80 étudiants avaient empêché la tenue d'un "congrès élargi" et quatre agents avaient été blessés.
Cinq étudiants ont été interpellés ce jeudi, à la suite d'une intervention de police dans l'enceinte de l'université Lyon 2, quai Claude Bernard. Celle-ci fait suite à des incidents au cours desquels quatre agents hygiène et sécurité ont été blessés. Ces incidents se sont produits dans un contexte de crise de gouvernance : trois vice-présidents ont démissionné au cours des dernières semaines.
3 démissions
Ce jeudi, vers midi. Le président Jean-Luc Mayaud (photo ci-contre) souhaite tenir un congrès "élargi" pour, dit-il, engager le dialogue et trouver une issue à la crise qui couve depuis la rentrée. Les vice-président(e)s aux ressources humaines, aux relations internationales et à la recherche avaient démissionné. Dans un blog, l'une d'elles critiquait "une gouvernance confuse (quel calendrier pour le contrat ?) où l’improvisation a pris la place de la concertation et du partage des responsabilités". Elle déplorait "une non-politique de la recherche. Trop de projets restent en suspens faute de portage finalisé, de concertation, de pratiques renouvelées" (lire ici). D'autres s'alarmaient de ce que Lyon 2 se trouve dans une situation "exsangue". Ces prises de position interviennent dans un contexte budgétaire tendu et la mise en place de la communauté universitaire d'établissements (CUE) de Lyon/St-Etienne qui remplace les PRES.
4 agents blessés
Alors que ce congrès devait se tenir, 80 étudiants (chiffre direction) ont tenté d'investir le grand amphithéâtre de Lyon 2 pour empêcher la tenue de la réunion. Des heurts se sont produits, et quatre agents de l'université ont été blessés, dont un au genou qui a été hospitalisé. Aucun ne se trouve dans un état grave. Les responsables de l'université ont tenté de se replier vers une autre salle, dans l'aile de la présidence, mais les heurts n'ont pas cessé. Deux micros ont été volés et deux portes ont été dégradées. La présidence a décidé de faire appel à la force publique, et a déposé plainte pour ces violences.
"La BAC et la police nationale ont été appelées par la direction et ont violemment chargé les étudiants qui occupaient le congrès élargi", déplorent les manifestants sur leur page Facebook (lire ici). Ils font état de blessés dans leurs rangs. Dans un article publié sur le site d'extrême gauche Rebellyon, ils reviennent sur les motifs de la colère, notamment la loi Fioraso qui instaure les CUE. "Ces lois participent du processus de privatisation déguisée des universités qui, en organisant la pénurie de financements publics - pénurie aggravée par les mesures d’austérité - contraignent les universités à chercher des financements dans le privé".
5 arrestations
Lors d'une conférence de presse organisée jeudi soir, le président a condamné les violences du jour. "Je ne pense pas que 60 étudiants qui arrivent en force soient représentatifs de 28 000 autres", a-t-il lancé. Il a reconnu que "la situation budgétaire est difficile, mais ce n'est pas la pénurie". Il a dit souhaiter trouver une issue budgétaire pour éviter "une mise sous tutelle" de Lyon 2. Revenant sur les démissions de ces dernières semaines, il a regretté "que des personnes quittent le navire en pleine tempête" tout en convenant que celles-ci "ne cherchent pas de faux prétextes" à leur départ. Dans la soirée, une vingtaine de personnes manifestaient devant l'Hôtel de Police pour "exiger" la libération des cinq interpellés.
N'est-ce pas une situation héritée deu précédent gouvernement ?
Les étudiants ont mal réagi, ce n'était pas à eux de se faire justice par eux même, c'est une erreur, la violence n'aide à rien, et ça, trop de personnes l'oublient et ne se rendent compte que trop tard malheureusement...