Sept syndicats de l’Éducation Nationale se sont rassemblés ce mercredi après-midi devant la Préfecture du Rhône pour alerter sur la question des contrats aidés.
"Suppression des contrats aidés, éducation en difficulté", est-il écrit sur une grande banderole blanche. Ce mercredi en début d’après-midi, une centaine de personnes s’est rassemblée pour répondre à l’appel des syndicats de l’Éducation Nationale. Ils arborent des drapeaux rouges et blancs aux couleurs des différentes organisations syndicales. L’ambiance est détendue, propice à la conversation.
Des directeurs d’école, enseignants, AVS (auxiliaires de vie scolaire), membres du personnel administratif, viennent manifester leur inquiétude face à la suppression progressive des contrats aidés, ces petites aides nécessaires au fonctionnement de la vie scolaire. "Sans contrats aidés, les vies scolaires ne marchent pas", tonne le porte-parole d’un des syndicats.
Les organisations syndicales revendiquent le maintien des contrats aidés, voire leur titularisation avec la création d’une formation qualifiante. La perte de ces contrats aidés met en péril l’équilibre de plusieurs établissements scolaires. À l’école Montaigne-Ferry, la directrice et les enseignants se sont retrouvés sans secrétaire. Ainsi, deux dames sont venues manifester leur colère sur cette situation, avec une grande banderole jaune fluo qu’elles brandissent sous les fenêtres de la Préfecture du Rhône.
Il en est de même pour Paulette, la soixantaine, qui est venue avec deux amies pour protester contre la suppression de son poste. Elle est dans l’administration d’une école primaire à Passenay. Mais son contrat d’un an n’a pas été renouvelé. "Le directeur, il faudra qu’il travaille sans secrétaire", explique-t-elle, dépitée.
"Le gouvernement fait des économies sur le dos des enfants et des élèves handicapés"
Le secteur du handicap n’est pas épargné par le gel des contrats aidés. Caroline*, enseignante spécialisée à Villeurbanne, raconte que le contrat d’une AVS qu’elle connaît n’a pas été renouvelé. Son poste a même été supprimé. "L’inspection académique a décidé de fermer son poste. Dans tous les ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire, ndlr), notamment ceux avec des élèves autistes, on réduit le personnel à une seule AVS au lieu de deux. Résultat : une AVS se retrouve face à huit élèves handicapés", dénonce-t-elle. Les AVS sont des contrats aidés et souvent n’ont pas reçu de formation en lien avec le handicap. Une situation que dénonce Benjamin Grandener, responsable départemental de la FSU. "Le gouvernement fait des économies sur le dos des enfants et des élèves handicapés, voilà la vérité".
Et ce, selon lui, malgré la promesse faite par Emmanuel Macron avec les ministères et l’inspecteur académique de Lyon selon laquelle le handicap ne serait pas touché par le gel des contrats aidés. "Mais c’est totalement faux, regardez ce qui se passe maintenant", ajoute-il. Ce directeur d’école à Vaux-en-Velin explique vouloir juste "la pérennisation des contrats aidés". "Sinon il y aura des conséquences négatives sur la vie des établissements", prévient-il.
Dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier, l’Assemblée Nationale a voté pour la baisse du budget de la mission Travail et emploi, dont la mesure la plus emblématique est la baisse du nombre de contrats aidés. Cela représente une économie de 1,5 milliard d’euros pour le gouvernement. Considérés comme des aides précieuses dans les associations et les collectivités par certains, ces contrats sont jugés trop coûteux et à l'efficacité limitée par le gouvernement. Pourtant, les écoles les utilisent en nombre pour assurer les services dans les cantines, la garderie ou encore l’accompagnement d’enfants en situation de handicap.
Conclusion pour les contrats 'aidés', donc on augmente les impôts !