Organisations et partis politiques de gauche appellent à un rassemblement contre la tenue d’un débat sur l’identité nationale organisé ce vendredi à la préfecture du Rhône, en présence d’Eric Besson .
Les consignes sont précises. Ce 22 janvier devant la préfecture, les “citoyens” sont appelés à se rassembler à 17h, vétus de noir, sans drapeaux ni autocollants partisans.
Le noir pour signifier qu'il s'agit d'un “débat de la honte” comme le qualifient les organisations politiques de gauche à l’initiative de l’action. A l’origine de cet appel, on trouve essentiellement des organisations de jeunesses (communistes, Verts, socialistes) auxquelles se sont notamment associés SOS Racisme, la Ligue des Droits de l’Homme, les Amoureux au Ban Public et Homosexualités et Socialisme*.
Tous les signataires de l’appel demandent “la suppression des débats sur l’identité nationale” : “le gouvernement prend comme prétexte une réflexion sur les valeurs de la République pour diviser les Français et pour dissimuler les problèmes actuels. Après le matraquage autour du tout-sécuritaire, le gouvernement s’applique à stigmatiser les populations issues de l’immigration”.
Pour Delphine Sall de SOS Racisme ces débats “libèrent” les paroles racistes : “On a même pu constater que des élus UMP tiennent des propos stigmatisant les populations d’origine immigrée”.
La militante anti-raciste fait allusion aux mots prononcés par le maire (UMP) de Goussainville tenus en marge d’un débat qui s’est tenu en décembre à Verdun (Meuse) : “Il est temps qu’on réagisse parce qu’on va se faire bouffer. Y’en a dix millions qu’on paye à rien foutre” (voir la vidéo).
Participants triés sur le volet
Sur la forme, ces organisations de gauche soulignent que ce débat se déroulera sur invitation alors qu’il devait être public. En tout cas à l’époque où il était censé être organisé, le 14 janvier, par François-Noël Buffet, sénateur-maire (UMP) d’Oullins. Mais depuis le ministre de l’immigration s’est invité à Lyon et l’organisation du débat a été recadrée par les services déconcentrés de l’Etat.
“J’ai argué de mon statut de chercheur auprès de la préfecture pour participer, témoigne Loïc Robert des Jeunes Verts. Le directeur de cabinet du recteur a demandé à me rencontrer. Je suis allé au rendez-vous. Depuis, j’attends toujours une invitation”.
Contactée par Lyon Capitale, la préfecture explique que des invitations ont été envoyées à tous les “pans de la société françaises, notamment au monde associatif, aux représentants des cultes, aux milieux économiques, aux personnes issues de l’immigration, aux enseignants”. Mais pas aux organisations signataires de l’appel. Elles s’inviteront donc dans la rue.
*Liste des premiers signataires de l'appel : Amoureux Au Ban Public, FIDL, HES, MJCF, Jeunes NPA, JRG, Jeunes Verts, LDH, MJS, MRAP, RESF, SOS Racisme, UNEF
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