Une 727

Boiron reste une star des valeurs lyonnaises

Les chiffres récemment annoncés par l’entreprise lyonnaise, numéro un mondial de l’homéopathie, confirment son statut de valeur prisée des analystes. En effet, le chiffre d’affaires de Boiron au 3e trimestre s’élève à 169,5 millions d’euros, en hausse de plus de 7 %. Cette hausse est notamment portée par les ventes de spécialités hivernales, particulièrement en France, en Italie et en Russie. La rentabilité du groupe est en hausse, et Boiron anticipe une progression de son activité et de sa rentabilité sur l’ensemble de l’année 2013.

De quoi rassurer un peu les syndicats, qui s’inquiétaient récemment dans nos colonnes* d’une diminution des effectifs au fil des exigences de la législation et de la politique commerciale du groupe. Boiron, comme les autres laboratoires, est en effet contraint par les dispositions européennes (transposées en droit français) de déposer des dossiers devant l’ANSM pour chaque substance homéopathique qu’elle souhaite continuer à commercialiser. Une procédure longue et coûteuse, qui semble avoir incité l’entreprise à se concentrer sur les médicaments homéopathiques les plus rentables. Au détriment notamment des préparations élaborées dans ses unités décentralisées, les “préparatoires”, où les départs à la retraite ne sont plus remplacés. Les syndicats nous confiaient donc qu’ils anticipaient, à court et moyen terme, une baisse des effectifs et de l’activité, corrélée à une hausse de la rentabilité.

Plusieurs homéopathes s’alarment dans notre dossier de la disparition de nombre de médicaments homéopathiques, devenus indisponibles depuis que Boiron, en situation de quasi-monopole, se concentre sur les souches les plus rentables. Et ils remettent en cause l’influence du géant lyonnais sur l’homéopathie et la façon dont il impose une vision qui ne correspond en rien, à leurs yeux, aux fondements de la discipline fondée voici plus de deux siècles par le médecin allemand Hahnemann. Les homéopathes “orthodoxes” soulèvent un étonnant paradoxe : la France abrite le numéro un mondial de l’homéopathie, pourtant la plupart des médecins homéopathes français ont mauvaise réputation à l’étranger. Et Boiron n’y est pas pour rien…

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* Lire “Ces homéopathes qui accusent Boiron” dans Lyon Capitale n°727 (novembre 2013), en vente en kiosques dans la région lyonnaise jusqu’au 21 novembre, et dans notre boutique en ligne.

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