Brahim
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Brahim, le nouveau flirt lyonnais de Madonna

PORTRAIT - Brahim fait la une des tabloïds américains : c'est la nouvelle distraction de la pop star. Mais ce Lyonnais ne nous est pas inconnu : ce gosse de Mermoz est un membre éminent des Pockemon Crew, triples champions du monde de Breakdance. Ce surdoué des scènes poursuit son aventure avec le groupe lyonnais.

Pour les médias américains, c'est la nouvelle conquête de la croqueuse de minets. Ce Frenchy succède à Jesus Luz, le précédent toy boy qui avait deux ans de moins que lui. Mais pour nous, c'est un triple champion du monde ! Brahim, 24 ans, fait partie d'un groupe, les Pockemon Crew, qui ont remporté trois titres mondiaux de breakdance, en 2003, 2006 et 2007. Un collectif né sur le parvis de l'Opéra de Lyon qui est une pépinière. D'autres membres ont eu droit aux projecteurs. Haspop par exemple qui a rallié la finale du télé crochet "America's got a talent" et qui aujourd'hui concourt au programme français sur M6.

Harcelé, il jette son téléphone

La rencontre entre Madonna et Brahim remonte au 22 septembre dernier, selon Paris Match. C'est le jour de lancement de la nouvelle marque de prêt-à-porter de la fille de la pop star. Le gone du quartier Mermoz doit y exécuter un numéro. Une prestation obtenue grâce à Norman, son pote et danseur de la pop star. A la fin de la cérémonie, la diva demande à l'assistance "d'applaudir Norman et Brahim", preuve qu'elle a bien retenu son nom. Elle demande ensuite à l'entremetteur de faire venir le Lyonnais en coulisse où ils vont trinquer. Depuis, c'est la relation clandestine, jusqu'à l'officialisation de leur romance, le 14 octobre dernier. Le nouveau couple s'affiche ce soir-là dans deux discothèques new-yorkaises. La vie du Lyonnais bascule. Commencent les harcèlements de journalistes, les appels anonymes, les insultes. Pour y mettre un terme, il finit par se débarrasser de son téléphone et ne communique plus que par mail.

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Brahim, à ses débuts ©TD

"Sur scène, on ne voit que lui"

"Brahim, c'est un surdoué, le n°1 de sa génération", raconte son directeur artistique, Riyad. Parmi les Pockemon, Lilou, plus opiniâtre, est peut-être meilleur danseur. Mais Brahim a la technique. "On lui montre un mouvement, il parvient à le reproduire dans la minute. Sur scène, on ne voit que lui", assure Riyad. D'un gabarit imposant (1,81m et 76kg), il est extrêmement souple, à la façon d'un contorsionniste. Il est l'auteur de mouvements inédits, complètement improbables, qu'il parvient à bloquer. Comme quand la tête immobilisée sur le sol, en poirier, il réussit à faire pivoter à 180° son bassin. Il s'inspire de la capoeira et de la danse africaine pour imaginer de nouvelles positions. En dehors, c'est un gars sérieux, qui ne boit pas, qui ne fume pas, qui sort à l'occasion. Un passionné de foot. Un croyant, pratiquant, un peu réservé. "C'est agaçant, qu'il joue au basket, qu'il nage, quoi qu'il fasse, il est bon", rigole Riyad.

"Limite, il ne la connaissait pas"

"Au début, il ne nous a pas parlé de relation avec Madonna, mais du fait qu'elle aimait son style de danse", relate-t-il. Ses potes comprennent progressivement que quelque chose se passe. "Il avait changé. Ce mec toujours speed, hyper dynamique était plus absent, dans ses pensées. Comme s'il avait appris une mauvaise nouvelle". Quand les rumeurs fusent, certains Pockemon n'y croient pas. On lui connaît quelques relations, mais Brahim n'est pas du genre à avaler les conquêtes. Et puis c'est loin d'être un fan de la Madonne. "Limite, il ne la connaissait pas, autant qu'il peut connaître les Rolling Stones par exemple. Il a 24 ans, il a peut-être entendu ses dernières chansons".

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Les Pockemon en 2002. © Tim Douet

Ces dernières années, Brahim a accumulé des prestations individuelles, des shows pour des galas ou des défilés de mode. En 2005, il a dansé aux côté de Charles Aznavour à la Star Academy. Il a aussi donné des cours de breakdance à Londres où il s'est lié d'amitié avec Norman. Brahim travaille dans toutes les capitales mais il revient toujours à Lyon. Il vit toujours à Mermoz, avec sa mère et ses frères et soeurs. Et il est resté fidèle à son groupe, les Pockemon Crew. Un collectif qu'il a intégré en 2002. De la première génération qui a germé en 1996, il ne reste que trois danseurs. Brahim, lui, est issu de la 2e.

A l'Auditorium le 4 janvier prochain

"Notre but à tous, c'est de travailler ici, raconte Riyad, le directeur artistique. Je suis peut-être le dernier à croire en notre réussite à Lyon. On est accueilli comme des rois à l'étranger. A Lyon, nous n'avons que notre notoriété". Car si l'on voit peu les Pockemon sur Lyon, ce n'est pas parce qu'ils snobent leur ville de naissance, c'est parce que les projets manquent. En 2006, ils ont fait l'ouverture de la Biennale de la Danse, avec leur spectacle "C'est ça la vie".

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Et encore à celle de 2010, ils ont organisé et participé au défilé dans le 8e arrondissement. Brahim y était. Cette année, les Pockemon ont conçu leur 4e spectacle "Second souffle". Un tournant dans leur carrière : cette bande de petits mecs intègre une danseuse contemporaine. Cette invitation a valeur de symbole dans un milieu, celui du break-dance, volontiers qualifié de macho. Ce spectacle, joué en mai à la Maison de la Danse, va être présenté à Dakar le 22 décembre prochain.

Et après ? Une nouvelle création sur les préjugés dans la société et le monde du travail est en préparation. Et une intervention à l'Auditorium le 4 janvier prochain avec un choeur baroque. Les Pockemon n'ont pas l'intention de se laisser distraire par la soudaine médiatisation de l'un des leurs. "On s'est dit de ne pas en parler", tranche Riyad. Les Pockemon se passeraient bien de cette "mauvaise" publicité. Ils craignent que les rares subventions cessent. "Le show business et la culture ne font pas bon ménage".

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