Carbone Savoie : “On veut que Macron intervienne”

Alors qu’un rassemblement est prévu lundi devant le siège social de Carbone Savoie, l’intersyndicale espère une intervention de Bercy auprès du groupe minier Rio Tinto. La majorité des 400 salariés de Carbone Savoie est en grève à Vénissieux et à Notre-Dame-de-Briançon.

Lundi en fin de matinée, un rassemblement est prévu à l'initiative de la mairie de Vénissieux (PCF), devant le siège social de Carbone Savoie. Une façon de soutenir les 110 salariés du site inquiets pour leur avenir. Depuis la mise en place d'une “revue stratégique” en mars 2015, les ouvriers sont préoccupés par les intentions du repreneur.

Le géant minier anglo-australien Rio Tinto s'apprête à céder sa filiale française Carbone Savoie à Alandia Industries. Le projet de ce fonds d'investissement français, spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté, a été retenu face au russe Energoprom, aux fonds HIG Capital et CoBe Capital et à l’industriel français Mersen.

“Il y a eu des tas d'audits et on ne sait rien. On a un PDG fantoche. Jeudi dernier, à la réunion, les esprits se sont échauffés et le PDG est parti, raccompagné par un service de police. Depuis, il n'est pas revenu”, soupire Pascal Miralles, ouvrier de production et délégué syndical FO, contacté par Lyon Capitale. Face au silence, une procédure judiciaire devrait être lancée pour défaut d'information.

Trouver une solution à Bercy

“On veut qu'Emmanuel Macron [le ministre de l'Economie et des Finances] intervienne. Il doit nous appuyer et exiger de Rio Tinto des interlocuteurs mandatés. Si le Gouvernement n'exige pas une solution, on est fermé dans quatre ans”, prévient-il. Ces derniers mois, les délégués se sont rendus à deux reprises à Bercy afin d'en savoir plus sur le projet industriel pour Carbone Savoie.

Fondée en 1897, l'entreprise est un leader mondial de solutions cathodiques en carbone et en graphite, destinées à l'industrie de l'aluminerie primaire, qui exporte vers plus de 40 pays.

En attendant d'être fixées sur leur sort, les deux usines de Vénissieux (Rhône) et de Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) maintiennent leur mouvement de grève “jusqu'à satisfaction”.

En 2014, Rio Tinto, qui n'emploie plus que 2 200 personnes en France au lieu des 15 000 auparavant, avait fermé l'usine de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où étaient employés 60 salariés.

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