Il y a près d’un mois, une jeune femme de 28 ans perdait la vie, percutée par un chauffard, au croisement du cours Vitton et de la rue Garibaldi, dans le 6e arrondissement. Ce samedi 3 décembre, une marche blanche était organisée pour lui rendre hommage.
Têtes baissées, fleurs blanches à la main et messages de soutien dans l'autre, la foule descend le cours Vitton, en direction de la place Kléber, dans un silence solennel. Ce samedi 3 décembre, ils sont près de 600 à s'être réunis lors de la marche blanche organisée en mémoire d'Anne-Laure Moreno. Un mois plus tôt, cette jeune femme de 28 ans a perdu la vie, à l'angle du cours Vitton et de la rue Garibaldi.
Percutée par un chauffard ivre, sous l'emprise de stupéfiants, conduisant à une vitesse folle et grillant les feux rouges, elle n'a pas survécu à ses blessures. Pour l'heure, seuls deux des occupants du véhicule responsable de ce drame ont été identifiés et interpellés. L'identité des deux autres est à ce stade encore inconnue. "Ils sont activement recherchés grâce notamment à l'exploitation des traces d'ADN retrouvées dans la voiture", a précisé Gérard Collomb.
Un collectif pour sécuriser le cours Vitton
Parmi les personnes présentes, de nombreux anonymes du quartier sont descendus dans la rue pour témoigner leur compassion et offrir ainsi un vibrant hommage à Anne-Laure Moreno. Visages fermés, beaucoup laissent échapper leurs larmes, en pensant à cette jeune femme dont la vie a été fauchée en pleine jeunesse.
Les parents et le frère de la victime ouvrent la marche. À leurs côtés, se trouve Julie, une des amies d'Anne-Laure qui était présente, la nuit du drame. Elle a été grièvement blessée dans le choc. Inconsolable, la voix brisée par les sanglots, la jeune femme défile et observe un moment de recueillement à l'angle de la rue Garibaldi et du cours Vitton. Elle est accompagnée du collectif "Et 6 c'était VOUS ?", qui réunit des riverains du 6e arrondissement. Leur objectif : "faire bouger les choses" en obtenant de précis engagements en termes de prévention des accidents et de sécurisation du cours Vitton.
"Élargir les trottoirs et réduire le boulevard à deux voies"
Car ce n'est pas la première fois que la dangerosité de la circulation sur le cours Vitton est pointée du doigt. La vitesse excessive et le non-respect de la signalisation de la part de certains automobilistes avaient déjà été constatés avant cet accident. Fin novembre, un nouvel accident venait encore souligner le caractère accidentogène du carrefour.
Gérard Collomb ainsi que des élus, dont Pascal Blache, maire du 6e arrondissement, ont annoncé un renforcement de la signalisation. Les feux tricolores seront rendus plus visibles. De son côté, la préfecture a promis l'installation d'un radar de feu rouge dans les jours qui viennent. Des adaptations d'urgence en attendant "d'élargir les trottoirs et de réduire le boulevard à deux voies", l'objectif de Pascal Blache à moyen terme.
Le combat n'est pourtant pas gagné pour le collectif qui réclame justice. En plus des aménagements matériels, celui-ci demande des évolutions législatives. Il exige que les personnes ayant cumulé les infractions, comme ce fut le cas lors de l'accident ayant coûté la vie à Anne-Laure Moreno, soient considérées aux yeux de la justice comme des criminelles et soient jugées pour homicide volontaire.
Éric Moreno, père d'Anne-Laure et membre du collectif a expliqué "faire confiance à la justice française" pour réfléchir à des évolutions afin de "sanctionner convenablement ce type d'infractions". Gérard Collomb s'est d'ores-et-déjà engagé à faire en sorte "qu'une proposition de loi soit déposée pour aggraver les sanctions lorsqu'il y aura un cumul d'infractions".
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