Décines sinon rien : le chantage d'Aulas

Le PDG d'OL Groupe a accordé ce mardi une interview au Progrès. Il affirme qu'il "se retirerait du projet" si le Grand Stade devait se faire à Gerland. Il cible ses attaques sur les élus UMP.

"Si c'est Gerland, l'OL se retirera du projet". C'est le titre de l'interview accordée par Jean-Michel Aulas au Progrès (lire ici). C'est aussi clairement le chantage que fait peser le PDG d'OL Groupe aux élus. C'est Décines sinon rien - le titre de "une" du quotidien régional. "L'OL ne financerait pas un projet à Gerland ?", demande notre confrère à JMA. "Non seulement nous ne financerons pas, mais l'OL se retirerait du projet".

Et d'égrainer les contraintes du stade actuel. "A chaque match, nous recevons un courrier du préfet à cause des risques ondulatoires", peste-t-il. Il évoque aussi "l'affaissement" de la tribune Jean Bouin, l'impossibilité selon lui d'atteindre les 60.000 places. "Et les problèmes d'accessibilité sont terribles". Il affirme - sans rire - qu'avec ses navettes, l'accessibilité est "cinq à dix fois meilleures" à Décines qu'à Gerland desservie par une ligne de métro (bientôt prolongée à Oullins) et le tram T1 qui sera étendu jusqu'à Debourg. Quid du business plan ? Aulas concède que le Grand Stade de Décines comporte "un certain nombre d'activités parallèles, comme le stade d'entraînement, le centre de loisirs, les deux hôtels, les boutiques, la restauration, la partie immobilière". Or Gerland n'offre pas la capacité foncière suffisante pour les accueillir.

Cet entretien accordé par Jean-Michel Aulas est surtout l'occasion de se payer l'opposition qui met des bâtons dans les roues de Gérard Collomb. Pas un mot sur les écologistes qui sont portant vent debout contre OL Land. Il vise "un groupe d'élus UMP en contradiction totale avec l'intérêt général. A l'exception d'une femme, Nora Berra". Selon lui, ces élus "vont jusqu'à se mettre en contradiction avec la politique du gouvernement qui les a fait élire". Le président de l'OL laisse poindre sa déception partisane. "Ma tendance politique naturelle était plutôt portée vers cette sensibilité", reconnaît-il. Pour le reste, il affirme qu'il n'y a pas de difficulté pour financer le Grand Stade, garanti un tiers par l'endettement, un tiers par des fonds propres et un autre tiers par cash flow.

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