Dentexia: Abdel Aouacheria dénonce "une pyramide de Ponzi à la Madoff"

Ils sont plus de 2200 endettés, mal soignés à être resté sur le carreau suite aux pratiques des dentistes Low Cost Dentexia. Édentés, défigurés, ce sont les mots des "Sans-dents", des victimes qui ont manifesté place Bellecour ce lundi pour dénoncer ce qui pourrait être un des plus gros scandale sanitaire de ces dernières années. Pour en parler, Abdel Aouacheria le porte-parole du collectif Dentexia est l'invité de l'Autre Direct.

Dentexia c'est l'histoire de "monsieur et madame tout le monde, explique Abdel Aouacheria. Ce sont des victimes qui ont fait confiance à un système de santé et qui sont aujourd'hui ruinées et surtout en attente de soins. Ils ont payé par avance tous leurs soins, mais n’ont pas été soignés et n'ont plus aujourd'hui les moyens de payer." Dans une détresse extrême pour certains, ce dernier avoue avoir reçu "une dizaine de lettres de suicide."

"Ce système est devenu très vite une pyramide de Ponzi à la Madoff"

Si ces personnes sont entêtées ou mal soignées, c'est que les centres Dentexia demandaient de payer tous les soins d'avance, explique Abdel Aouacheria : "On demandait aux patients de payer cash pour ceux qui avaient les moyens. Pour ceux qui ne les avaient pas, les conseillères cliniques sortaient des contrats de crédit et proposaient au patient d'y souscrire. Il y a donc une complicité avec Franfinance une filiale de la Société Générale et Sofemo racheté depuis par Cofidis. Ce système est devenu très vite une pyramide de Ponzi à la Madoff."

Mais pourquoi avoir choisi Dentexia, la réponse est avant tout économique explique-t-il : "Si l’on est allé chez Dentexia, c'est parce que les soins dentaires, injustement qualifiés de 'confort' sont très mal remboursés en France. On a été face à des devis prohibitifs qui émanaient de la dentisterie libérale et qui nous conduisait à trois choses. Soit à renoncer aux soins, ce que l'on a tous fait pendant longtemps. Soit à faire du tourisme dentaire en Hongrie, en Roumanie, etc. Soit à être séduit par l’argument de proximité et le coût moindre des centres comme Dentexia. Ces centres avaient pignon sur rue donc on a fait confiance."

"L'ONCD veut profiter des déboires des victimes de Dentexia pour revenir à l'ancien système de l'exercice libéral"

Pourtant, depuis la liquidation des centres Dentexia en mars dernier, rien ne bouge et 2200 personnes sont sur le carreau. "La responsabilité est partagée par Pascal Steichen le président et fondateur de l'association Dentexia, mais aussi une coresponsabilité des pouvoirs publics et de l'ordre national des chirurgiens dentistes (ONCD) qui a plaidé pour la liquidation de Dentexia sans anticiper une seconde les conséquences que ça aurait sur le plan sanitaire", explique le porte-parole du collectif Dentexia.

Selon Abdel Aouacheria si personne ne fait rien c'est que "les victimes de Dentexia sont au centre de réseaux d'influence qui les dépassent avec un volet politique assez énorme." Il explique que "L'ONCD veut profiter des déboires des victimes de Dentexia pour revenir à l'ancien système de l'exercice libéral." De l'autre côté, les ARS et le ministère ont pour seul soutien, proposé d'ouvrir une ligne verte. Une bien maigre réponse alors que certaines personnes n'ont plus de dents, ne peuvent plus manger ou s'exprimer et ont une vie sociale inexistante. Toutes ces victimes font finalement une demande assez simple, explique Abdel Aouacheria : "On veut aujourd'hui récupérer notre mise ou être soigné." Une demande qui n’est pour le moment pas du tout entendue.

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