15,4 % des Français ont renoncé à des soins de santé pour des raisons financières en 2008, selon l’Irdes*. D’autres cherchent des solutions pour se soigner à moindre coût. À Lyon, la santé low cost a désormais pignon sur rue. Mais comment y traite-t-on nos dents, ou nos yeux ? Le prix des médicaments varie-t-il selon les quartiers ? Internet est-il une solution, y en a-t-il d’autres ? C’est l’enquête de Lyon Capitale le mensuel de mai.
SANTÉ LOW COST 1 : LE CAS DENTEXIA – La récente ouverture de trois centres Dentexia (dans le chic 6e arrondissement lyonnais, au sein de la maternité privée Natecia et à Vaulx-en-Velin) fait grincer les dents des prothésistes et chirurgiens-dentistes, et laisse perplexe l’agence régionale de santé. Lyon Capitale a cherché à en savoir plus sur le modèle économique et les dangers de ces cabinets dentaires low cost. Extraits.
Dentexia casse les prix du marché, proposant le forfait implant-couronne pour 970 euros, contre parfois le double chez les dentistes libéraux. Et n’hésite pas à le faire savoir, contournant l’interdiction de publicité consignée dans le Code de la santé publique : sur son site Internet, ses tarifs et ceux constatés en Rhône-Alpes sont ostensiblement affichés, un peu à la manière des marques de lessive qui comparent leurs prix. (…)
Les réactions sont vives. (…) Pascal Steichen, le fondateur et président des centres Dentexia, est considéré par Alain Guillaume (directeur de la publication et de la rédaction du magazine spécialisé Technologie dentaire) comme “peu recommandable”, et par Pierre-Yves Besse (président de l’Union nationale patronale des prothésistes dentaires) comme “un affairiste, un coach de cabinet dentaire. Ce qui compte pour lui, c’est le compte en banque. Ses centres sont des nébuleuses.”
Montage juridique
Le terme est un peu musclé, mais la réalité veut que Dentexia ne soit pas une société, mais une association loi 1901. (…) Et Pascal Steichen se revendique plus des affaires que de la philanthropie. Pour lui, un centre de soins dentaires est avant tout un “centre de profit” (…)
Interrogations sur la qualité des soins
La perplexité des professionnels de santé, quant à elle, touche à la qualité des soins. (…) “Quel est le type de titane utilisé ? Le type d’alliage ? Quelle est la chaîne de production et de stérilisation ? (…) cet homme n’est pas un praticien. Il ne prend pas en compte la problématique dentaire, à savoir connaître la qualité osseuse du patient. (…)” (Guillaume Fromental, gérant de Drive Implants.)
Or, “l’implantologie, c’est une opération à risque, car on peut endommager les nerfs du menton et des sinus, pouvant conduire à une paralysie du visage. (…)” (Pierre-Yves Besse.)
* Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, enquête publiée le 22/11/11.
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L’intégralité de cette enquête et les autres volets du dossier sur la santé low cost sont à lire dans Lyon Capitale le mensuel n° 711, en vente en kiosque jusqu’au 24 mai et dans notre boutique en ligne.