Des milliers de malformations liées à la Dépakine de Sanofi

Une étude publiée par l'Agence nationale du médicament et l'assurance maladie estime qu'entre 2 150 et 4 100 enfants sont victimes de malformations physiques majeures en France à cause de la prescription, pendant la grossesse de leur mère, de valproate. Une molécule utilisée pour traiter l'épilepsie et les troubles bipolaires.

Cette étude est encore un symbole du combat d'une femme, Marine Martin, contre les mensonges liés à la prescription du valproate aux femmes enceintes, notamment la prescription de la Dépakine commercialisée par Sanofi. Depuis la commercialisation du valproate en France en 1967, entre 2 150 et 4 100 cas de malformations majeures sont estimés par l'étude de l'Agence nationale de sécurité du médicament et l'assurance maladie. Sur la seule période 2011-2015, vingt-six types de malformations majeures ont été relevés. Parmi les deux équipes d'épidémiologistes de la Caisse nationale d'assurance maladie et de l'Agence du Médicament (ASMN), se trouvent Alain Weill et Mahmoud Zureik, deux médecins qui avaient chiffré les morts du Médiator au début du scandale.

La face "immergée" du scandale selon l'avocat des victimes

Les nombreuses victimes de la Dépakine du laboratoire Sanofi, et plus généralement des antiépileptiques à base de valproate, se sont rassemblées autour de Marine Martin et de l'avocat Charles Joseph-Oudin, qui défend également les victimes du Médiator. L'étude publiée ce jeudi ne serait que la "face immergée" du scandale selon l'avocat Charles-Joseph Oudin, qui regrette que cette étude ne concerne que les malformations physiques et pas les troubles neuro-développementaux, des troubles qui seraient pourtant légion chez les enfants exposés in utéro au valproate. L'ASNM a cependant prévu une étude exploratoire sur ces troubles pour le second semestre 2017.

Des prescriptions plus encadrées

Grâce aux actions de Marine Martin, elle-même victime de la Dépakine, les prescriptions de cet antiépileptique aux femmes enceintes sont de plus en plus encadrées. La dépakine ne serait désormais prescrite à ces dernières dans les seuls cas où il ne serait pas possible de faire autrement. Les femmes seraient également mieux informées des risques pour leur bébé. Une procédure d'indemnisation des victimes de la Dépakine devrait être lancée très prochainement par l'Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam). En revanche, la procédure judiciaire contre le laboratoire Sanofi ne semble pas avancer, à l'image de celle contre le laboratoire Servier dans le cadre du scandale du Médiator. En septembre 2015, une enquête préliminaire était ouverte, suivie un an plus tard de l'ouverture d'une information judiciaire et de la nomination de deux juges d'instruction du Pôle Santé.

À lire aussi : L'entretien de Marine Martin sur Lelanceur.fr
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