Nombreux sont ceux qui estiment qu'une restauration de la place des Terreaux est nécessaire. A commencer par son concepteur, le plasticien Daniel Buren. Il faut dire qu'avec ses dalles fendues, , ses fontaines hors service et ses éclairages bousillés, la place de centre-ville n'est plus "le haïku minéral", "l'espèce de bambouseraie transparente et aquatique" que décrivait le journal Libération en 1994.
Alors quitte à restaurer la place des Terreaux, pourquoi ne pas totalement la repenser ? Pour son numéro de juillet-août, Lyon Capitale a demandé à 10 personnalités lyonnaises d'imaginer leur place des Terreaux, telle qu'ils aimeraient la voir. L'illustrateur GregDizer, architecte de formation, les a mises en image. En voici quelques unes.
Émeline Baume, élue Europe Écologie-Les Verts du 1er arrondissement
“Un îlot de fraîcheur”
“Il n’y a pas beaucoup place à la créativité, vu les contraintes de ce cher M. Buren. Je ne sais même pas si on peut enlever ce qu’il a fait, vu que c’est une œuvre. Mais, si on pouvait, j’en ferais un îlot de fraîcheur esthétique et convivial. Je me contenterais de mettre des bancs, des arbres, des fleurs et de créer des petits circuits d’eau sur la place, en récupérant les eaux de pluie des immeubles autour, pour amener de la fraîcheur sur la place, arroser les plantes et se tremper les pieds. Ça ne coûterait pas très cher et ça ferait plaisir aux passants, aux touristes. Je viens de lire une étude commandée par la métropole : dans trente ans, on aura le climat d’Alger à Lyon. On sera content d’avoir aménagé les espaces publics avec de vraies végétations. Ça implique de faire sauter le parking en dessous, parce que je ne vois pas comment les arbres pourraient prendre racines sinon.”
Jean-Philippe Corlin, de D-Facto, l’agence qui a décoré la place des Jacobins pour la Fête des roses
“À l’italienne avec des marchés”
“Cette place devrait être le cœur touristique de la ville, qui n’existe pas à Lyon. J’imagine une place à l’italienne, les terrasses pourraient avoir beaucoup plus d’emprise sur la place. Avec carrément des marchés, des petits stands qui pourraient se démonter pour les grands événements. Pas pour y mettre un artisanat piège à touristes, mais un vrai marché des arts, en résonance avec la Biennale, les créateurs des Pentes, le musée des Beaux-Arts... Quelque chose de foisonnant, pensé pour les touristes. C’est dommage de la garder vide juste pour fêter les titres de l’OL ou la Fête des lumières. Les fontaines, même coupées, ça t’empêche de marcher. Tu as l’impression d’être hors la loi quand tu la traverses en diagonale. Et le service des brasseries actuelles n’est vraiment pas au niveau de la ville, il faut imaginer quelque chose de plus qualitatif, c’est notre place Saint-Marc.”
'Ça implique de faire sauter le parking en dessous, parce que je ne vois pas comment les arbres pourraient prendre racines sinon.” suppose Emeline Baume. Même pas; non que je tienne spécialement à ce parking, mais le casser coûterait trop cher ! Emeline Baume, allez voir sur les terrasses du centre d'échanges de Perrache : Des parkings sont juste dessous, mais des arbres - pas spécialement rachitiques - ont pris racines, car plantés dans des sortes de 'bacs riviera', version XXL.