Issam Benzeghiba, 28 ans, professeur agrégé d’économie et conseiller municipal à Meyzieu, a réagi à travers un droit de réponse à la tribune publiée hier par Azzedine Gaci et Kamel Kabtane, où les deux responsables religieux appelaient les “élus de la diversité” à “se bouger”.
L’injonction d'Azzedine Gaci et Kamel Kabtane n'a pas été du goût du jeune conseiller municipal majolan. Issam Benzeghiba, professeur agrégé d'économie de 28 ans, a été "blessé" par ce qu'il considère comme un dénigrement de son travail. "Je suis blessé, stupéfait, outré et atteint dans ma dignité d’homme à la lecture de cette injonction émanant de responsables religieux, à l’égard d’élus républicains, car c’est de ce statut-là que je vous réponds ce jour", a-t-il expliqué.
Légitimité, responsabilité, laïcité
Issam Benzeghiba critique aussi le manque de légitimité démocratique des deux recteurs (de la mosquée Othmane de Villeurbanne et de la grande mosquée de Lyon) : "Mon engagement dans la cité, messieurs les recteurs, est celui d’un citoyen au contact quotidien de la VRAIE vie. L’indécence de vos propos, je l’explique par votre réveil citoyen au regard de l’actualité. Voilà pourquoi vous n’avez pas de leçons à donner […] Plus fondamentalement, je m’interroge sur votre légitimité à vous, messieurs les recteurs, à porter de tels jugements à l’emporte-pièce à l’égard des élus de la République."
Ce jeudi, Azzedine Gaci et Kamel Kabtane avaient demandé aux responsables politiques issus de la diversité de prendre leurs responsabilités plutôt que de "se contenter de prendre des photos avec le maire quand il lui arrive de visiter les cités et les quartiers difficiles et de les mettre sur sa page Facebook ou les partager sur Instagram ou Twitter". Mais, pour Issam Benzeghiba, "les recteurs devraient déjà balayer devant leur porte” : “Ayez l’honnêteté de reconnaître qu’en la matière la retenue n’est pas votre fort. Puisque je vois que le champ politique et les médias vous intéressent tout particulièrement, quelle est votre part de responsabilité à vous dans la situation actuelle ?" leur rétorque-t-il.
"En tant qu’élu républicain, je m’abstiens de toute interférence dans la sphère dont vous avez la responsabilité, messieurs les recteurs, car j’ai souci de respecter une certaine forme d’intelligence politique qu’en République on nomme Laïcité. Les temps requièrent de la sagesse, de l’intelligence et de l’esprit, sur ce chemin-là, je demeure à votre disposition pour tout échange, respectueux de chacun, pour consolider mon engagement citoyen", conclut Issam Benzeghiba.
Hallucinant en effet! Dans les manifs et notamment en janvier, ce ne sont pas les recteurs et leurs ouailles que nous avons vu, mais bien les élus!