L'hôpital de Saint-Genis-Laval fermera ses portes en 2021. Il sera déménagé dans les locaux de l'hôpital des armées de Desgenettes qui, d'ici là, aura transféré ses unités de chirurgie et d'anesthésie-réanimation à Edouard-Herriot.
Les équipes de l'hôpital Henry-Gabrielle (Saint-Genis-Laval) ont accusé le coup vendredi dernier, lorsqu'elles ont appris que leurs locaux seraient définitivement fermés en 2021 et qu'ils travailleront ensuite sur le site de l'hôpital d'instruction des armées de Desgenettes.
Si elles savaient l'hôpital en sursis, elles pensaient avoir au moins jusqu'à 2025 avant une éventuelle fermeture. Et d'autres pistes avaient été envisagées. "On pense que la réhabilitation de l'hôpital ou que le transfert à Lyon-Sud avec la construction d'un nouveau bâtiment sont des pistes qui n'ont même pas été envisagées", regrette Didier Machou, représentant syndical CGT sur le site d'Henry-Gabrielle.
De leur côté, les HCL avancent l'argument économique. Dans les colonnes du Progrès, Dominique Deroubaix, directeur général, estime que le coût de la réhabilitation, estimé à 45 millions d'euros, n'était "pas supportable".
Ce que confirme Yann Compan, membre du conseil de surveillance des HCL : "Il faut engager des actions pour le retour à l'équilibre financier. De toute façon, si on veut garder un service de santé public digne de ce nom, il faut se restructurer."
Plus de service de chirurgie à Desgenettes
Une restructuration profondément liée à l'avenir de l'hôpital d'instruction des armées de Desgenettes dans les prochaines années. La restructuration générale du service de santé des armées, qui entraîne notamment la fermeture du Val de Grâce à Paris en 2017, ne prévoit pas la fermeture du site lyonnais, mais un allégement massif de ses activités.
Ainsi, dans les prochains mois, l'ensemble de la chirurgie et du service anesthésie-réanimation seront transférés à Edouard-Herriot. Les urgences resteront sur place, mais seront amenées à évoluer. "Les urgences de Desgenettes sont très appréciées mais elles sont un peu débordées, confie Yann Compan. L'idée est de créer, à terme, des équipes des hospices civils qui viendraient à Desgenettes en soutien pour pratiquer des soins médicaux."
Du côté du personnel, tant à Henry-Gabrielle qu'à Desgenettes, c'est l'inquiétude qui domine. Un appel à la grève a été lancé ce mercredi, jour de la présentation du plan de coopération entre les HCL et Desgenettes.
Didier Machou met surtout en avant le cadre de l'établissement d'Henry-Gabrielle, spécialisé dans les soins aux personnes handicapées : "Il y a un parc, un étang. Pour beaucoup de patients, c'est un moyen de se ressourcer, de se retrouver en famille et d'accepter ce qui vous arrive." Sans compter que "75 % du personnel, si ce n'est plus, habitent sur l'ouest lyonnais, certains même jusqu'à Saint-Etienne, ça va être plus compliqué pour eux".
Pour le personnel de Desgenettes, l'inquiétude concerne surtout les effectifs. D'après Le Progrès, qui cite le général Debonne, directeur du service de santé des armées, en 2020, l'hôpital militaire comptera 525 employés, contre 725 aujourd'hui et 870 il y a deux ans.
Il est curieux de voir s'appliquer cette implacable logique comptable pour la santé alors que dans le même temps la gestion des effectifs et des dépenses dans les collectivités locales est à l'avenant. Les 45 millions d'euros à trouver pour réhabiliter Henry-Gabrielle posent un problème mais pas les 300 millions du musée de Confluence. Ni les millions trouvés pour l'immense Palais du Conseil Régional ou le stade de Décines. Car tous ça, c'est bien de l'argent public. Et si M. Le maire de Lyon vendait une de ses sublime maison de maitre non fonctionnelle qui servent de palais aux mairies d'arrondissement ?...