Deux semaines après l'incident de l'usine Socatri, Areva est de nouveau confronté à un incident radioactif.
L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) estime de 700 à 800 grammes la quantité d'uranium qui s'est déversée dans une galerie souterraine en béton sur le site de l'usine FBFC à Romans. Ces mesures sont des évaluations établies à partir du pire scénario envisageable selon un responsable de l'ASN. Or, ce même responsable nous indique que le pire scénario serait une fuite qui remonterait à 1997, date de la pose de la canalisation défectueuse. Cette hypothèse est étudiée très sérieusement par l'ASN. L'exploitant (FBFC) avait pour sa part avancé que la quantité d'uranium déversée était de 250 grammes sur la base d'une fuite datant de 2006.
L'ASN, par la voix de son directeur général, Jean-Christopher Niel, affirme que la fuite d'uranium ne " présente pas de risques élevés " pour l'environnement. Le liquide se serait amassé dans une galerie souterraine en béton étanche, l'empêchant ainsi de s'infiltrer dans la nappe phréatique située 30 mètres en dessous. il s'agit d'uranium enrichi en uranium 235 présentant un risque de " criticité " pour les travailleurs exposés. Le risque de criticité existe lorsque l'uranium est suffisamment concentré pour présenter un danger de rayonnement ionisant. Il semblerait que ce ne soit pas le cas, puisque la fuite s'est répandue sur une longueur de 25 mètres et fait 50 centimètres d'épaisseur. Pas suffisant pour être un grand bassin mais suffisant pour faire une jolie mare. La zone contaminée devait être nettoyée aujourd'hui et l'ASN compte maintenant obtenir des explications d'Areva sur les conditions dans lesquelles l'anomalie a pu se produire. L'événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES, ce qui en fait en effet une simple " anomalie ". Le rapport d'inspection fait dans la nuit est attendu prochainement.
Slim Mazni / Solène Quennehen
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