Les températures passent cette semaine sous la barre du zéro. Dans le cadre du plan Grand Froid, la préfecture du Rhône a décidé l’ouverture de 200 places d’hébergement supplémentaires ainsi que la mise à disposition d’un gymnase du 2e arrondissement de Lyon.
Après des mois passés dans la rue, ces familles ont pu être accueillies hier soir au gymnase Louis-Chanfray, dans le quartier de la Confluence à Lyon. La Croix-Rouge, mobilisée en urgence au vu des températures négatives, est venue en aide aux personnes rassemblées square Jugan ou sous le pont de Perrache. Ce soir, l'Armée du Salut prend le relais.
Le préfet délégué à l'égalité des chances, Xavier Inglebert, salue le travail de ces "opérateurs performants, dévoués et efficaces" qui permettent de faire le lien entre un dispositif général et les situations particulières des individus.
Le simple nécessaire
Au total, ce gymnase du 2e arrondissement représente 140 places d'hébergement supplémentaires – pas encore toutes occupées. Auxquelles il faut ajouter les 200 places débloquées en urgence dans le cadre du plan Grand Froid.
À l'intérieur, le confort est sommaire. De simples lits de camp alignés les uns à côté des autres et quelques couvertures. C'est néanmoins l'assurance d'avoir un toit au-dessus de la tête. Hier soir, un plat chaud a également été distribué par les bénévoles.
Parmi les personnes hébergées dans le gymnase, beaucoup sont d'origine albanaise et ont fait une demande d'asile en France. La situation presse pour certains. De très jeunes enfants, parfois encore bébés, et des personnes malades risquent d'être bientôt remis à la rue.
Une solution temporaire
Xavier Inglebert rappelle que cette solution est temporaire – "Il devenait urgent de mettre les personnes les plus précaires à l'abri en raison de la situation météorologique". Les températures devraient baisser jusqu'à -5°C cette semaine.
Les personnes prises en charge dans le gymnase peuvent compter sur dix jours de répit. Pas assez pour ces familles, qui espéraient une solution pérenne. Une collégienne de 14 ans, scolarisée à Lyon, qui vient de passer quatre mois dans la rue, s'indigne : "Même quand il ne fait pas trop froid, ce n'est pas une solution de dormir dehors."