HCL : les personnels se mobilisent pour ne pas perdre leurs primes

Mercredi 1er septembre, certains personnels des HCL se rassembleront devant les locaux de leur direction pour exprimer leur mécontentement. Suite à un rapport de la Chambre régionale des comptes, ils pourraient perdre jusqu’à 3000 euros par an. Explications.

Assemblées générales, grèves… Depuis fin juin, le personnel des HCL n’a cessé de se mobiliser pour défendre les salaires. En cause : une liste de primes non statutaires jugées illégales par un rapport de la Chambre régionale des comptes de juin 2010. L’institution demande purement et simplement à la direction des hospices lyonnais de cesser le versement de ces petits bonus financiers pour certains personnels. Principal prime mise en cause : "l’heure de permanence de nuit", qui concerne plus de 2 700 agents pour un total de 3 300 000 euros. Pour comprendre, il faut différencier "la prime de nuit", qui est statutaire et qui représente environ neuf euros par nuit, et "l’heure de permanence de nuit", qui n’est pas directement liée au statut et qui est rémunérée entre 20 et 30 euros la nuit selon les cas. La suppression de cette dernière serait un coût au moral et au portefeuille d’une partie du personnel des HCL dont les infirmières, qui pourraient perdre jusqu’à 3 000 euros annuels de pouvoir d’achat. "C’est un manque de reconnaissance du travail de nuit. Cela va provoquer des fuites de personnel", affirme Christian Esposito, responsable CGT à l’hôpital Lyon-Sud.

Une mesure d’économie ?

Selon la Chambre régionale des comptes, "le maintien de ces dispositions irrégulières engendre un coût annuel de 5,3 millions d'euros, selon les propres estimations de la direction, alors que leur suppression pourrait constituer déjà des mesures d’économies durables." Pourtant, dans son courrier adressé aux employés, le directeur des HCL préfère mettre en avant le côté illicite d’une telle rétribution, quitte à en nier l’aspect financier : "Elle n’est pas motivée par un souci d’économie de gestion. Mais dans un état de droit, l’injonction du juge doit être respectée". Déjà, en 2003, la Chambre régionale des comptes avait demandé la suspension de "l’heure de permanence de nuit" pour certains personnels. À l’époque, les HCL n’avaient pas suivi les directives de la Chambre régionale des comptes et cette prime avait pu être maintenue pour les infirmières, sans toutefois être étendue à d’autres personnels comme le souhaitaient les syndicats. Aujourd’hui encore, les aides-soignants ne touchent pas cette gratification.

"On est en grève, mais personne ne s’en rend compte"

Usés par des conditions de travail qui se dégradent et un salaire sans mesure avec des responsabilités grandissantes, les personnels des hospices civils refusent de voir s’évaporer leurs primes. Même s’ils ont multiplié les actions depuis plusieurs semaines déjà, pour certains personnels, il n’y a pas eu de réelle visibilité de leur mécontentement. "Dans notre service, nous sommes en grève depuis plusieurs semaines déjà, mais personne ne se rend compte. À peine annonce-t-on que nous allons cesser le travail qu’on nous glisse déjà l’ordre de réquisition dans la main", confie un infirmier. Mais les personnels touchés par la suppression de ces primes n’ont pas l’intention de rester encore longtemps invisibles. Mercredi 1er septembre, à l’appel de la CGT, la CFDT et Sud, ils se réuniront à 8 heures, 3 quai des Célestins (Lyon 2e), au pied du bâtiment de la direction. Une heure plus tard, la direction des HCL recevra une délégation d’élus du personnel pour envisager une manière de compenser la perte de ces primes.

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